Wendy, la nouvelle coqueluche de la musique burkinabé

Adieu Angelina, le morceau fétiche de la chanteuse française Nana Mouskouri a amené certaines personnes à verser des larmes d'émotion rien que par son intonation et cette rythmique cléricale qui soutient le chant. Le ton est posé, la voix est mélancolique et les mots profonds. Stéphanie Sid-beniwendé Nikiéma dite Wendy qui vient de mettre sur le marché du disque son premier album est en voie de se positionner comme la renaissance de cette icône de la chanson française au "Pays des Hommes intègres". Ecoutez plutôt Gal Yam ! Voix perçante et "soulistique", rythme langoureux même lorsque c'est dansant, la musique de Wendy pénètre l'âme même quand on ne cerne pas la profondeur des paroles débitées en langue nationale mooré pour la plupart des titres. Un peu de tristesse dans la voix, mais beaucoup de réalisme au quotidien, Wendy chante la vie de tous les jours. La chaleur de Gal Yam, ce n'est pas que dans le timbre de la voix, mais c'est aussi dans la force du message et la perspicacité de la thématique. En l'écoutant, on en vient à repenser à Charles Baudelaire (1821-1867). Ce poète de nos années lycée, qui dans De profundis clamavi "J'implore ta pitié, Toi, l'unique que j'aime/ Du fond du gouffre obscur où mon cœur est tombé/ C'est un univers morne à l'horizon plombé,/Où nagent dans la nuit l'horreur et le blasphème" Si petite, la Fanny, qui dès l'école primaire surprenait ses camarades par ses tours de chants n'a eu pour seule consolation que la possibilité d'assurer les chœurs de jeunes artistes burkinabè, Wendy, elle, s'est fait un nom. La main de Dieu est-elle passée par là ? En tout cas, le changement de nom de scène est plus qu'un symbole. Retour aux sources pour cette native du 13ème arrondissement de Paris, volonté de réussir d'une battante qui a envie de prendre son tour dans le trafic. Nous sommes en Afrique où le nom porte l'individu et Wendy le sait sans doute. Ce rite de passage lui permet d'accomplir la métamorphose qui sauve. Presqu'une dizaine d'année d'hibernation et de travail back stage, le résultat, c'est un album de 18 titres produits par les productions Merveilles. Wendy a-t-elle jeté toutes ses forces dans l'arène du show biz en mettant sur le marché autant de tube pour une première sortie ? L'avenir nous le dira. En attendant M'ba Sida qui évoque le changement d'attitudes de l'époux infidèle cartonne dans les juke-boxes des maquis du Faso. Succès pas forcement dû au sujet évoqué, qui n'est pas pour déplaire aux femmes (suivez mon regard !), mais surtout grâce au doigté magique d'un Sam Zongo Etienne, qui a su caller cette voix originale sur une rythmique de bal de dimanche après midi à Ouaga. Amour, paix, Solidarité…Les thèmes développés dans l'album sont une indication sur le sérieux d'une artiste qui tient à accomplir sa part de mission pour améliorer son monde. Cela ne pouvait qu'accroitre la dose de sympathie qui l'entoure au point d'amener de nombreuses mains expertes (9 arrangeurs pour 18 titres qui dit mieux?) à collaborer à la naissance de ce premier bébé auquel on ne peut que souhaiter succès et longévité ! Bon vent l'artiste ! Ludovic O. Kibora



30/08/2009
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