Que retenir de l'année qui s'éteint ?
Retenir dans une multitude d'événements, quelques uns d'entre eux comme les plus marquants d'une année qui s'écoule, a forcément quelque chose d'arbitraire. Il est évident que la ligne éditoriale, la subjectivité du rédacteur influencent les choix. Et pourtant, l'exercice en vaut la peine en ce qu'il délivre une part de témoignage nécessaire à la perception et pourquoi pas à l'écriture de notre histoire commune.
Proximité événementielle oblige, commençons par la catastrophe du 1er septembre. Les catastrophes ont ceci de caractéristique qu'elles sont soudaines et inattendues. Ce n'est pas un privilège de notre génération qu'il nous soit donné de vivre une catastrophe du genre, jamais égalée dans notre histoire écrite.
L'année 2009 aura été par ailleurs marquée par la sortie médiatique de Salif Diallo depuis son " exil " autrichien. Rompant avec la légendaire langue de bois du diplomate, ses réflexions tonitruantes sur le processus politique national ont constitué la principale matière du débat politique national de l'année. Que l'on en soit à rechercher des artifices pour permettre à un homme de se maintenir au pouvoir au-delà des limites constitutionnellement prescrites est le signe patent de la faillite complète de nos institutions démocratiques. L'événement ne réside pas dans la révélation qui n'est en fait pas une, puisque quelques mois avant, le Forum des citoyens de l'alternance avait dit la même chose, à la suite de nombreux autres constats émanant du camp de l'opposition. L'événement se trouve dans le fait que ce constat cinglant vient enfin du cœur du pouvoir lui-même, un constat dont les conséquences seraient apocalyptiques selon son auteur, si des réformes politiques idoines ne sont pas opérées. Au nombre de ces réformes, le diplomate proposait la dissolution de l'Assemblée nationale, la mise en place d'une Constituante en vue de l'élaboration d'une nouvelle constitution prescrivant un nouveau régime politique. En lançant ses propositions, Salif Diallo savait pertinemment qu'il enfreignait un tabou : Quand on est nourri aux mamelles du sérail, l'alternative est malheureusement sommaire : se taire ou se démettre. Bien plus qu'un coup de gueule, la mise en garde de Salif Diallo est révélatrice d'événements politiques d'importance pour 2010.
Enfin, dernier élément de l'année 2009, c'est la consécration de notre président comme la superstar politique à dimension continentale. Ses médiations dans les conflits sous-régionaux : Togo, Côte d'Ivoire, Guinée lui ont permis de gagner en volume. Ouagadougou a été pendant l'année qui s'écoule un point de convergence particulièrement prisé au point que la volonté d'en faire une métropole est en train de se matérialiser chaque jour à travers d'importants projets urbains. Mais l'envers de l'internationalisation de notre président, c'est l'impact de sa nouvelle posture sur la vie politique nationale. Pas sûr que cela augure des heures de gloire pour l'avenir démocratique du pays des hommes intègres.
Dans quelques jours, Chronos, le dieu du temps renverra 2009 dans les décombres de l'histoire. A la veille de