Nicolas Sarkozy : Quelque chose en lui de Britney Spears
Il n’y a pire imbécile qu’un vieil imbécile mais rien ne surpasse un vieil imbécile français, surtout quand il dirige le pays. Regardez Nicolas Sarkozy qui, transi d’amour, rêvasse dans Paris en faisant les yeux doux à Carla Bruni pendant que le reste du pays brûle des voitures ou se met en grève. Il suffit de voir Sarkozy sortir des eaux avec son top-model-devenu-chanteuse de treize ans sa cadette pour en avoir le rouge* aux joues. Cela me rappelle le jour où mon père m’a annoncé que sa nouvelle copine avait à peu près mon âge. Ou encore la fois où une fille de ma classe m’a assuré que Peter, un gros plouc aux cheveux gras, était l’amour de sa vie. Comme preuve de cet amour éternel, il lui avait offert une bague de fiançailles passablement kitsch qu’elle balança au fond de la salle de classe deux semaines plus tard quand elle comprit qu’en fait, c’était James l’amour de sa vie. En d’autres termes, la France a réussi à élire un ado attardé à la présidence. Très bien*, les gars, très bien*.
Les draps de l’Elysée étaient encore imprégnés du parfum délicat de Cécilia quand Nicolas a rencontré Carla à un dîner et l’a emmenée à Disneyland Paris (exactement le genre d’endroit qu’un ado trouverait romantique). Et deux mois plus tard, on parle suavement de mariage. Une information que l’on tient, il faut le dire, de la bouche même du président qui a cette semaine donné les indications politiques suivantes pour l’année 2008 : “Fin des trente-cinq heures, création d’une BBC à la française, bla-bla-bla, et plus important, est-ce que j’ai dit que je l’aimais ? Si, si, je l’aime ! Je pense même que c’est la bonne !”
Je suis même étonnée qu’il ne se soit pas mis à chanter Hopelessly Devoted to You, comme Olivia Newton John dans Grease. Et tout ça quelques jours après avoir rencontré Sa Sainteté le pape Benoît XVI, une rencontre au cours de laquelle Sarko a passé l’essentiel de son temps à loucher sur son portable pour voir s’il avait reçu des SMS, de la Bruni sans doute. C’est tout à fait le genre de chose que Paris Hilton ou Britney Spears, par exemple, pourraient faire, sauf que, pour leur rendre justice, aucune d’entre elles ne dirige la sixième économie du monde.
Les hommes politiques sont censés être des gens honnêtes, des membres respectables de la communauté n’ayant jamais rien fait de répréhensible. Le problème est que personne de vraiment honnête ou respectable ne voudrait faire de la politique. C’est pour cette raison que pullulent les conseillers en communication. Peut-être faudrait-il reconnaître au nouveau président français le mérite de se montrer tel qu’il est vraiment… même si au fond de lui, Nicolas Sarkozy ressemble à une gamine de 13 ans.
Bryony Gordon
The Daily Telegraph