La cour d’appel rejette la mise en liberté provisoire de Moussa Kaka
Reporters
sans frontières est consternée par l’obstination des autorités nigériennes à
maintenir le journaliste Moussa Kaka en prison, malgré les décisions de justice
en faveur de la clotûre du dossier. Moins d’un mois après que le juge
d’instruction a rendu un non-lieu en faveur du journaliste, et que le parquet a
fait appel de cette décision, la cour d’appel de Niamey a refusé, le 19 août
2008, la demande de mise en liberté provisoire acceptée en juin par le juge
d’instruction.
“Il
est désormais clair que tous les subterfuges et les manœuvres procédurières
seront utilisées par les autorités nigériennes pour maintenir Moussa Kaka en
prison, même si le juge estime qu’il n’y a pas lieu de le poursuivre. Cet
acharnement, qui atteint des proportions invraisemblables, est révélatrice de
la guerre personnelle que le président Mamadou Tandja livre à ce journaliste.
Il nous semble pourtant que la justice nigérienne a parlé clairement et que
notre correspondant n’a rien à faire à la prison civile de Niamey. Le respect
de l’indépendance de la justice devrait forcer le respect des autorités et les pousser
à cesser cette guerre absurde contre un homme seul”, a déclaré l’organisation.
Le 19
août 2008, la chambre d’accusation de la cour d’appel de Niamey a accepté la
requête du procureur de la République, demandant le rejet de la mise en liberté
provisoire de Moussa Kaka, qui avait été accordée le 23 juin par le juge
d’instruction en charge de l’affaire. Le journaliste, qui a bénéficié d’un
non-lieu le 23 juillet, devait s’engager à se tenir à la disposition de la
justice pour les besoins de l’instruction et signaler tous ses déplacements et
ses éventuels changements d’adresse. Le procureur de la République a
immédiatement fait appel de cette décision, ainsi que du non-lieu prononcé par
le juge d’instruction. Suite à ce recours, l’appel étant suspensif, Moussa Kaka
a été maintenu en détention à la prison civile de Niamey.