L'ancien chauffeur d'Oussama Ben Laden, embarrasse
"Le verdict mitigé dans le procès de
Salim Hamdan, autrefois chauffeur d'Oussama Ben Laden, rachète en quelque sorte
le système de commission militaire créé pour gérer les 'combattants ennemis'
retenus à Guantanamo Bay. Mais le procès de Salim Ahmed Hamdan est bien en
dessous de la haute tradition de justice de notre pays, car même s'il gagne en
appel, il ne sera pas libéré", commente le Los Angeles Times.
Salim Hamdan a été condamné jeudi 7 août à cinq ans et demi de prison par
un jury composé d'officiers militaires américains, pour soutien matériel au
terrorisme. Le Yéménite est détenu depuis six ans sur la base militaire de
Guantanamo Bay. En théorie, il pourrait être libéré dans cinq mois, les
Américains lui ayant concédé soixante et un mois de peine déjà effectués.
Néanmoins, l'administration Bush considère qu'il s'agit d'un "ennemi
combattant" – un statut ad hoc inventé pour ne pas avoir à respecter les
droits élémentaires du prisonnier de guerre imposés par la Convention de Genève
que les Etats-Unis ont ratifié – et qu'à ce titre il peut être détenu
indéfiniment. Pour le quotidien américain, "cela endommage gravement
l'image des Etats-Unis".
Salim Ahmed Hamdan est le premier détenu jugé par le biais des procédures mises
en place par l'administration Bush pour les prisonniers non américains accusés
de terrorisme. "Le procès lui a offert bien moins de protection qu'il
aurait pu en avoir devant une cour civile et le résultat ne risque pas de faire
taire les soupçons mondiaux au sujet de la légalité des procédures à
Guantanamo", affirme le quotidien américain. Ce dernier ajoute : "Si
le Congrès et le gouvernement insistent pour maintenir un système judiciaire
distinct pour les suspects de terrorisme, il doit être plus juste et
transparent et un acquittement doit signifier davantage qu'un retour en
prison."