L'Afrique apprend à faire du business

L'Afrique mène des reformes dans la réglementation des affaires. Deux tiers des pays africains ont réalisé au moins une réforme afin de stimuler la croissance économique.
L'Afrique se classe donc en troisième position derrière l'Europe de l'Est et les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Doing Business 2007 est un rapport annuel de la Banque mondiale sur le climat des affaires. Il concerne 175 pays. Le classement du Doing business se fonde sur les coûts et le temps nécessaires à satisfaire aux exigences des gouvernements concernant la création d'entreprise. Il prend en compte, les principales opérations, le commerce international, la fiscalité et les procédures collectives.
Doing Business permet aux responsables politiques de comparer l'efficacité des règlementations pratiquées dans différents pays, d'établir un ordre de priorité dans les réformes.
" Selon le rapport, le coût de faire des affaires dans plusieurs économies est tellement élevé que la majorité des entrepreneurs est forcée de faire des affaires dans le secteur informel ", souligne Paul Wolfowitz, Président du Groupe de la Banque Mondiale. Puis de renchérir, " Le rapport constitue un moyen essentiel pour les pays en voie de développement pour déterminer où il est le plus nécessaire de réaliser des réformes ".

Faciliter la création d'entreprises

Le Burkina Faso a éliminé un tiers des étapes nécessaires à la création d'une entreprise. Ainsi, le nombre de procédures passe de 12 à 8. le nombre de journées utiles à la réalisation de cette entreprise est passé de 45 à 34 jours. En 2005, en Côte d'Ivoire, le transfert d'un titre de propriété prenait 397 jours. Une réforme a supprimé l'exigence d'une autorisation administrative pour ce transfert. Le délai est ramené à 32 jours. La Gambie, le Nigeria et la Tanzanie ont réduit les délais d'attente dans les tribunaux.
La Tanzanie innove en introduisant l'échange de données électroniques en matière de douane. Elle dispose également d'un système d'inspection fondé sur l'évaluation des risques. Cette méthode réduit de deux semaines le temps nécessaire pour le dédouanement. Les délais en douane ont diminué de 12 jours. Madagascar a réduit de 10 à 2 millions de francs le capital minimum exigé aux entreprises.
Cet allégement dans la procédure de création des entreprises est une exigence des principaux bailleurs de fonds. Les États-Unis et le Royaume-Uni exigent que les pays africains créent des emplois. Ces emplois stimuleront la croissance économique.

Stimuler l'économie

"De tels progrès sont particulièrement nécessaires. Les pays africains disposent encore des règlementations commerciales les plus complexes. Ils auraient grand besoin des nouvelles entreprises et des nouveaux emplois que pourraient produire une règlementation plus favorable aux affaires… De grandes améliorations sont possibles. Si un pays africain adoptait les meilleures pratiques de la région Afrique dans les 10 domaines couverts par Doing Business, il deviendrait le numéro 11 dans le Monde." affirme Michael Klein, Vice-président pour le développement financier et du secteur privé à la Banque Mondiale.
"Les réformes devraient faciliter l'activité de toutes les entreprises, quelles soient petites, grandes, locales ou étrangères, rurales ou urbaines. Ainsi, il ne sera pas besoin de conjecturer sur le secteur qui fera progresser l'emploi. Toutes les entreprises auront l'opportunité de prospérer, " assure Siméon Djankov, l'un des auteurs du rapport. Pour lui, une reforme réduit la légitimité du gouvernement si elle profite seulement aux grands ou investisseurs étrangers, ou aux bureaucrates.
Le Compte du millénaire exige la participation du secteur privé. Conditions permettant aux différents pays de bénéficier d'aide. L'Agence des États-Unis pour le développement international œuvre avec les bénéficiaires à l'amélioration du climat des affaires.
Deux- tiers des pays africains ont réalisé au moins une réforme. La Tanzanie et le Ghana se classent parmi les 10 premiers réformateurs.
Dans le monde, les trois pays où il est le plus facile de faire des affaires sont toujours Singapour, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis. Les années précédentes, ces pays faisaient partie des mieux classés.
La Chine, qui était au 93e rang il y a un an, a progressé de 15 places. Tout comme la Géorgie, le Mexique, la Tanzanie et le Ghana. La Chine fait partie des 10 principaux réformateurs. Le gouvernement chinois a accéléré les formalités de création d'entreprises. Il a augmenté la protection des investisseurs, réduit la bureaucratie dans le domaine commercial. Puis a créé une centrale des incidents de paiements pour les prêts aux consommateurs. L'accès à cette centrale permet aux banques de vérifier la solvabilité de 340 millions de personnes avant de leur accorder des prêts.
Pour " Doing Business 2007 ", la réforme la plus populaire est la réduction du nombre de formalités de création d'entreprise. Quarante-trois pays ont simplifiés ces formalités. Ils réduisent de cette façon les frais et les délais de création d'une entreprise. La seconde réforme effective dans 31 pays est la baisse du montant des taxes et des démarches nécessaires au paiement des impôts.

Ramata Soré

 



27/10/2006
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