La SONABEL et ses problèmes !
La nationale d'électricité ne se porte vraiment pas bien. Les délestages se poursuivent malgré la fin des problèmes. Les machines sont tombées en panne et ont été réparées. Les barrages vides se sont remplis, mais toujours la SONABEL n'a pas retrouvé son rythme de croisière dans la satisfaction des abonnés. Cette situation est dommageable pour les clients et elle met les premiers responsables de la société dans l'embarra. Alors, pourquoi ne pas poser les problèmes frontalement. L'opinion publique a reproché parfois à la SONABEL son imprévoyance. Dans un environnement en constante évolution, les responsables de la SONABEL auraient dû prévoir l'augmentation de la demande. Ouagadougou connaît un croit exponentiel. Depuis 1996, avec les ambitions internationalistes des autorités du pays, de nouvelles infrastructures gourmandes en électricité ont été érigées. Dans la précipitation et par manque de clairvoyance, ces infrastructures n'ont pas intégré dans leur réalisation, les nouvelles techniques d'économie d'énergie. Les populations aussi aspirent de plus en plus au bien être. L'électricité à la maison est devenue une exigence naturelle des Ouagalais. Même ceux qui habitent les non lotis, ont trouvé le moyen d'avoir accès à l'électricité. Il est vrai que la couverture nationale est très faible, moins de 400 000 foyers burkinabè sont connectés au réseau électrique. Mais Ouagadougou, particulièrement, connaît un croit vertigineux. En hypothèse optimiste, les Ouagalais seront 2, 5 millions d'habitants en 2020. Plus d'un million habiteront toujours les non lotis. La ville qui a connu un élargissement de ses frontières avec l'aménagement de son statut spécial qui voit le nombre des arrondissements passer de 6 à 12, sera encore fortement demandeuse de branchement au réseau électrique. Alors osons évoquer les questions d'approvisionnement d'électricité en toute transparence et en honnêteté.
La réalité à notre avis est la suivante. La SONABEL avec son parc actuel ne peut plus satisfaire la demande des burkinabè et particulièrement des Ouagalais en électricité. La situation actuelle de délestage ciblée et itératif devrait perdurer jusqu'en janvier 2010, quand la connexion avec la Côte d'Ivoire sera effective. Les Ouagalais doivent le savoir et s'y préparer en conséquence. Avec l'électricité aussi nous entrons dans une conjoncture semblable à celle que nous avions connue il y a quelques années avec l'ONEA jusqu'à la réalisation de ZICA. Les responsables de la SONABEL devraient avoir juste le courage d'affronter les populations dans un langage de vérité.
On peut comprendre la hiérarchie de la SONABEL, parce que ce faisant des sujets fâcheux pourraient revenir sur le tapis, comme ce marché de complaisance attribué à Sogli pour des équipements électriques dont il n'a pas la qualification. Mais parlons-en pour exorciser à l'avenir pareilles conneries.
Notre Société d'électricité a une tradition d'excellence dans la production et la gestion de l'électricité. Le réseau a été toujours modeste, mais la qualité de la prestation est demeurée globalement au dessus de la moyenne sous régionale. La conjoncture est à présent là. Il faut savoir aussi l'affronter. Mais c'est en posant honnêtement les problèmes qu'on va trouver les bonnes solutions pour l'avenir.
La situation est la suivante. Les perturbations de la production devraient se poursuivre jusqu'à la connexion avec la Côte d'Ivoire. Jusqu'en fin décembre 2009 donc. Après cette connexion quelle sera la durée du répit ? Pour beaucoup de techniciens, le répit devrait être de courte durée si les objectifs d'atteindre environ 60% de couverture électrique d'ici à 2015 étaient maintenus. L'interconnexion avec la Côte d'Ivoire devrait permettre de souffler quelques années. Il faut alors espérer que les initiatives d'intégrations des réseaux électriques dans la sous région se réalisent. Dans l'immédiat, c'est-à-dire l'horizon 2015, il y a la construction d'une importante centrale électrique à gaz au Ghana qui devrait augmenter l'offre d'énergie électrique dans la sous région. Cette disponibilité devrait profiter au Burkina et au Mali. Un réseau qui traverse le sud ouest du Burkina Faso devrait desservir le Mali.
La solution durable à nos problèmes d'électricité réside justement dans ces projets sous régionaux plus fiables. Les petites solutions en interne ne sont plus viables de l'avis des spécialistes. Le président ouagandais, Yuweri Musoveni, a raison de dire qu'on peut réaliser des barrages sur chacune de nos rivières on ne résoudra pas durablement nos problèmes d'approvisionnement en électricité. Il faut donc un réseau intégré permettant de vendre et d'acheter de l'électricité selon les besoins des pays, mais il faut investiguer de nouvelles sources d'énergie. Ensemble il nous est possible aussi de prétendre à l'énergie nucléaire.
Alors parlons de nos problèmes électriques pour mieux les résoudre. Nab