Hadj : Un responsable d'agence emprisonné
Le premier responsable de Labaïka voyage, M. Baro, a été arrêté début novembre, pour dit-on, "trafic de passeports". Il a passé trois semaines à la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (Maco) et relaxé à l'issue d'un procès où aucune charge n'a été retenue contre lui. C'est en revenant du Nigéria via le Bénin, qu'il a été intercepté par les forces de sécurité. On lui a signifié qu'il se livrait à un trafic de faux documents parce qu'effectivement, il avait dans ses bagages des passeports nigérians. Mais pour lui, il ne s'agit nullement de trafic. C'est plutôt une activité normale et licite. Ce sont des clients d'origine nigériane qui lui auraient demandé de suivre les procédures de délivrance de leurs passeports. Ces derniers seraient établis au Burkina. Quand les gendarmes ont vérifié ses propos, ils avaient décidé de le libérer. Mais il semblerait qu'un haut responsable du MATD aurait ordonné de le maintenir encore en prison. Selon ce responsable, il y aurait d'autres informations qui accablent le responsable de Labaïka voyage. En même temps, ce même responsable du MATD aurait ordonné l'arrestation du frère du patron de Labaïka à Bobo-Dioulasso. Celui-ci a séjourné trois jours à la gendarmerie avant d'être élargi grâce à l'intervention du maire de Bobo-Dioulasso. Pour les responsables de cette agence, ce n'était qu'une manœuvre pour les empêcher d'organiser le voyage de leurs pèlerins qui devraient partir par la compagnie Ethiopian Airlines le 20 novembre. Du reste, une partie de ces pèlerins a été débarquée pour faire monter ceux de STMB Tour ce même jour. C'est encore le même haut responsable du ministère de l'Administration qui seraitt intervenu auprès de la compagnie aérienne pour vider les pèlerins de Labaïka au profit de ceux de STMB Tour. C'est quand tout ceci était finalement acquis que le procès du patron de Labaïka a eu lieu. A l'analyse, et au vu du verdict, l'arrestation de M. Baro visait à l'empêcher de travailler au départ de ses clients de la Mecque. C'est au même moment en effet que le patron de STMB Tour s'est plaint du "piratage" du Hadj par d'autres agences. Il aurait alerté le ministère de tutelle qui, visiblement, l'a aidé à freiner les ardeurs de ses concurrents. Le responsable chargé des questions du Hadj au ministère n'a pas souhaité se prononcer sur cette affaire malgré nos multiples relances. IB