De faux guérisseurs du sida sous les verrous


La brigade de gendarmerie de l'arrondissement de Boulmiougou a mis la main sur quatre présumés escrocs qui dépouillaient les populations burkinabè. C'est le 14 septembre dernier que les commandants Paré et Drabo, respectivement des brigades de ville du Kadiogo et de Boulmiougou ont présenté à la presse les quatre individus, tous de nationalité étrangère. Les présumés escrocs prétendaient être des acheteurs de graines de marronnier qu'ils disent guérir le sida. Le 22 août dernier, la gendarmerie est alertée d'une opération d'escroquerie en préparation. La victime, une dame, reçoit un coup d'appel d'un certain Koassi qui dit être au Congo. Il lui donne un marché juteux de près de 7 500 000f. La dame doit trouver 700 graines de marronnier. Et c'est une certaine Maman Alima, une Togolaise, qui va lui livrer les 700 graines à 10 000f la graine. Un certain Dupont, un Européen, devrait lui racheter les graines à 15 000F l'unité. Le marché est conclu avec la Burkinabè. Le nommé Dupont appelle effectivement la dame avec un numéro du Canada et confirme l'affaire. Il l'appelle par la suite avec un indicatif de la France l'informant qu'il arrive pour l'achat des graines. C'est un proche de la dame qui a mis la puce à l'oreille de la gendarmerie. Les hommes du commandant Drabo décident alors de suivre l'affaire. Depuis le mois de janvier, la brigade a enregistré plusieurs cas de plaintes faisant état d'escroquerie dont le mode opératoire ressemble à celui-là. Le jour du rendez-vous à Koupéla, la gendarmerie monte une opération qui permet de mettre la main sur trois personnes. Un autre complice est arrêté par la suite à Ouagadougou. La gendarmerie refuse de donner la nationalité des suspects, mais selon nos informations, les trois personnes sont de nationalité camerounaise et l'autre est un Magrébin. Une autre personne, un Européen, est aussi interrogée dans cette affaire. Soupçonné d'être complice, l'intéressé nie les accusations portées contre lui. Selon les informations de la gendarmerie, de nombreuses personnes ont été victimes de ce réseau qui refuse de dire combien de personnes ils ont escroqué. Néanmoins, leur butin est estimé à plus de 46 millions. Les gendarmes ont pris aussi avec eux du faux or fait à base des têtes de robinets. De faux billets ont également été retrouvés avec eux avec des papiers de transfert d'argent à l'étranger. Ce qui laisse croire que le butin, une fois entre leurs mains, est expédié hors du pays. Plusieurs puces nationales et étrangères de téléphonies mobiles ont aussi été prises avec eux. Selon les gendarmes, tous ces appels émis avec des indicatifs étrangers sont en réalité effectués sur le territoire burkinabè avec le système du roaming. Mais la plupart de ces puces ne sont pas identifiées au niveau des opérateurs concernés. Moussa Zongo



08/10/2010
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