Cuba : Fidel n’est pas duplicable

 

  Les députés élus le 20 janvier dernier doivent désigner le 24 février le président du Conseil d’Etat. Ricardo Alarcón est un des possibles successeurs de Castro. Après les élections parlementaires du 20 janvier (voir CI n° 899, du 24 janvier) et en attendant de savoir si Fidel Castro sera ou non désigné chef du Conseil d’Etat le 24 février prochain, le nouveau quotidien espagnol Público publie une interview de Ricardo Alarcón, 70 ans, présenté comme un des candidats possibles à la succession du líder máximo.
Pour ce quotidien populaire de centre gauche, Alarcón est “le meilleur expert des Etats-Unis dans le gouvernement de Castro parce qu’il a été ambassadeur permanent de Cuba aux Nations unies pendant douze ans, puis ministre des Affaires étrangères” et “il connaît la politique intérieure de son pays comme personne puisqu’il est depuis 1993 le président de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire (ANPP)”.
Le journal l’interroge sur sa vision de la démocratie, qu’il avait un jour qualifiée d’“utopie”. “J’ai dit cela en faisant allusion à tous ceux qui se présentent sans vergogne comme s’ils incarnaient un système démocratique. C’est se moquer du monde, c’est un manque de respect. La démocratie est une utopie. C’est ce que j’ai appris en lisant des auteurs européens. L’idée que quelqu’un puisse représenter la souveraineté populaire est une fiction. Il n’y a que dans une société idéale, d’égalité, de solidarité, de fraternité, que quelqu’un puisse représenter les autres.” Alarcón s’en prend aussi à “cette idée colonialiste que Cuba doit se démocratiser” et qui est, à ses yeux, “une immense bêtise”.
Concernant l’embargo commercial des Etats-Unis contre Cuba, en vigueur depuis 1962, il constate qu’il a rencontré en 2007 “plus de Californiens que d’Espagnols” à La Havane, “et pas seulement des chefs d’entreprise, mais aussi des religieux, des représentants d’associations, des juristes”, et il se félicite du fait que le candidat à l’investiture démocrate Barack Obama ait plaidé pour la fin de l’interdiction des voyages à Cuba.
Enfin, le président de l’ANPP annonce qu’il votera pour Fidel Castro lors de la désignation du président du Conseil d’Etat, tout en ajoutant qu’on ne peut pas l’obliger (à gouverner). En ce qui concerne la relève, il conclut de façon évasive : “On ne peut pas remplacer ce Fidel par un autre : personne n’est clonable.”



19/02/2008
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