Crise ivoirienne :Le Burkina tente d'amortir le choc
Comme il fallait s'y attendre les effets de la crise n'ont pas tardé à se ressentir sur la vie quotidienne des Burkinabè. La Côte d'Ivoire est le premier partenaire économique du Burkina Faso en Afrique. Plusieurs produits de grande consommation du Burkina proviennent des unités industrielles ivoiriennes ou transitent par le port international d'Abidjan. Depuis le début de la crise post électorale tout a changé.
Les échanges commerciaux entre le Burkina et la Côte d'Ivoire ont considérablement diminué depuis le début de la crise. Les consommateurs le constatent chez les commerçants. Les prix de certains ont grimpé sur le marché. Dans les petites boutiques de quartiers, le litre d'huile alimentaire est passé de 700 à
La solution alternative des importateurs
Malgré tout, pour le moment il n y a pas de rupture en produits de première nécessité au Burkina du fait de la crise en Côte d'Ivoire. Les importateurs burkinabè ont tout de suite trouvé des produits de remplacement aux produits provenant des unités industrielles ivoiriennes selon le directeur général des douanes. Désormais, le port de Lomé et celui de Tema sont les principaux ports utilisés par les importateurs burkinabè. Ces solutions alternatives ne sont pas spontanées. C'est la crise de 2002 qui aurait servi de leçon aux importateurs Burkinabè. "On a beaucoup souffert de la crise en 2002 au Burkina. On a compris qu'il ne faut pas compter sur un seul corridor. Les importateurs ont diversifié leurs sources. Ce qui fait que les effets de la crise actuelle ne sont pas bien ressentis dans la vie des Burkinabè comme ce fut le cas en 2002" explique le directeur général des douanes. Ousmane Guiro est formel. La présente crise ne peut bloquer l'économie du Burkina. Les commerçants burkinabè ont trouvé une solution alternative. Ils se sont tournés vers le Ghana et le Togo pour les importations. Mais cela à un coût supplémentaire sur les prix des produits. Certains petits commerçants confrontés chaque jour à cette hausse font supporter les coûts supplémentaires au consommateur?: "la plupart des produits ont connu une hausse. Nos fournisseurs nous expliquent qu'ils ne peuvent pas nous vendre au même prix parce que les coûts de transport ont augmenté. Nous n'avons pas d'autre choix que de tenir compte des nouveaux prix pour vendre." Nous explique un commerçant. Le Burkina était dépendant du train dans ses importations. Le parc de camions poids lourds ne suffit pas à répondre aux besoins. Ce sont les camions ghanéens qui approvisionnaient en partie le Burkina. Aujourd'hui, ces camions ont trouvé mieux ailleurs avec la crise. Le cacao ivoirien ne peut plus sortir par le port d'Abidjan. L'Union européenne a interdit l'accostage aux ports de Côte d'Ivoire. Le cacao passe désormais par les ports du Ghana. Et ce sont les camions ghanéens qui transportent ce cacao. Ce qui crée des difficultés pour certains importateurs burkinabè qui comptaient jusque là sur les camions ghanéens pour transporter leurs marchandises au Burkina. Une partie du parc burkinabè existant ravitaille aussi la zone rebelle de la Côte d'Ivoire. En 2002 le Burkina a perdu plusieurs milliards en recettes du fait de la crise, obligeant le gouvernement à revoir le budget national. Cette fois ci, le directeur général des douanes rassure que la crise ivoirienne n'entrainera pas trop de pertes en recettes au niveau du Burkina. Les chiffres ne donnent pas de grands écarts entre l'an passé à la même période et cette année, sur le corridor de la Cote d'Ivoire. Les bureaux de Niangoloko, de Bobo-Dioulasso et de Ouaga gare ont même connu une légère hausse en recettes par rapport à l'an passé selon le premier responsable des douanes.
Des pertes en exportation
Le Burkina ne perd pas uniquement en importation. La Côte d'Ivoire est le principal client du Burkina sur certains produits tels que le bétail, les boissons, le tabac. Le Burkina utilise beaucoup le train dans ses exportations de coton à partir du port d'Abidjan. Cela n'est plus possible avec la crise. Ce sont les autres corridors que la Sofitex utilise pour acheminer le coton. Ce qui revient plus cher à supporter comme charge. Le directeur général de la Sofitex soutient que l'utilisation des corridors autres qu'Abidjan va entrainer un surcoût de