Concours miss pour estropiées
C'est un concours de beauté un peu
particulier qui se tient demain dans la capitale angolaise, Luanda. Les
dix-huit jeunes femmes en compétition ont toutes été mutilées par des mines
antipersonnel – il y en a des millions disséminées dans tout le pays,
héritage d'une guerre civile longue de vingt-sept ans qui a pris fin en 2002.
C'est
la Commission nationale pour le déminage de l'Angola qui a eu l'idée de ce
concours, baptisé "Miss rescapée des mines" et dont le but est de
"redonner confiance en soi à ces jeunes femmes, [de] les aider à se
réinsérer et d'[en] faire des ambassadrices de toutes les victimes des
mines", comme l'explique la coordinatrice de la Commission.
Mais
cette manifestation est aussi destinée à faire comprendre à l'élite au pouvoir
que le pays reste encore très pauvre et qu'il y a des régions entières où il
est dangereux de se rendre et a fortiori de cultiver la terre. Cinq ans après
la fin du conflit, les mines continuent à faire quotidiennement des victimes,
qui viennent s'ajouter aux plusieurs dizaines de milliers de personnes déjà
privées de bras, de jambes ou ayant été grièvement blessés, souligne le
quotidien italien Corriere della Sera.