CGD : La santé de la démocratie c'est le vote
Les Burkinabé vivent en marge de l'acte démocratique. C'est le constat du Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD) après analyse de la participation électorale lors des différents scrutins au Burkina Faso depuis le retour à la démocratie en 1991. Le premier responsable de l'institution, Pr Augustin Loada a présenté les conclusions d'une étude sur la participation électorale menée par le CGD et sur le dialogue sur les reformes politiques avec le parlement. En ce qui concerne l'étude sur la participation électorale, Pr Loada pense qu'il s'agit là du baromètre de la santé de la démocratie dans un pays. Il se mesure aux taux de participation aux élections et à la vie politique en général. Au Burkina Faso sur un potentiel de 7 à 8 millions d'électeurs, on enregistre environ 4,5 millions d'inscrits et 2,5 millions de votants au maximum. Ce qui prouve que la moitié des électeurs potentiels n'est pas inscrite sur les listes électorales et donc ne vote pas. Mais pourquoi cela ? Le CGD dans son enquête est parvenu à la conclusion que la source du désintérêt pour le vote est à rechercher dans trois directions : Les abstentionnistes " forcés " ou inévitables qui sont incapable de se rendre physiquement le jour du scrutin ; les abstentionnistes d'isolement sociologique ou résultant d'un déficit d'intégration sociale, auxquels s'ajoutent les abstentionnistes fréquents ; les abstentionnistes conjoncturels dont le comportement est lié à l'enjeux de pouvoir de l'élection tel qu'il est perçu par eux ou résultant d'une offre électorale suffisamment attractive. Pour le CGD l'Etat devra non seulement œuvrer à rendre plus accessible les documents d'état-civil et d'identification nécessaires pour l'inscription des électeurs, mais aussi abaisser les coûts de l'engagement citoyen en facilitant par tous les moyens appropriés l'accomplissement du devoir citoyen qu'est le vote.
En ce qui concerne le dialogue démocratique avec le parlement sur les réformes démocratiques, le CGD a formulé des doléances. La révision de la constitution pour renforcer la démocratie,
clarifier le statut des chefs coutumiers, lutter contre la corruption (…). Par ailleurs le CGD a fat les constats suivants : Au niveau de la production des lois, l'exécutif reste encore celui qui à l'initiative. Au niveau du contrôle de l'action gouvernementale, le CGD estime qu'il y a une insuffisance d'enquête parlementaire pour apprécier le travail des gouvernants. Il invite à mettre en place un mécanisme qui inciterait les parlementaires à participer aux sessions et éviter l'absentéisme. Michael Pacodi