Italie : des conseils éclairés pour mater le mouvement étudiant

 Le jeudi 30 octobre, les écoles italiennes seront en grève pour protester contre la réforme de l'éducation adoptée ce mercredi par le Parlement italien. Le mouvement de protestation, qui s'est surnommé l'Onda, "la Vague", a commencé il y a plusieurs jours et, bien que le décret adopté ce mercredi 29 octobre ne concerne que l'école primaire, les lycéens, les étudiants et une partie du corps enseignant l'ont rejoint. Il s'agit pour eux de dénoncer également les coupes budgétaires dans l'enseignement secondaire et supérieur votées cet été. Celles-ci doivent atteindre 1,5 milliard d'euros sur cinq ans en ce qui concerne l'université et la recherche.

Alors que les manifestations et les occupations des lycées et des universités se sont globalement déroulées dans le calme, le président du Conseil Silvio Berlusconi a menacé d'envoyer la force publique contre les étudiants, ce qu'il a démenti dès le lendemain. Interrogé par le réseau de quotidiens locaux Quotidiano Nazionale sur l'intervention des forces de l'ordre, l'ancien président de la République Francesco Cossiga, qui était ministre de l'Intérieur lorsque éclata le mouvement de révolte juvénile de 1977, se laisse aller à une petite leçon de pratique institutionnelle. Il suggère au responsable actuel de l'Intérieur, Roberto Maroni, de "faire ce [qu'il] avait fait à l'époque", à savoir "d'abord laisser tomber les lycéens : imaginez seulement ce qui se passerait si un petit jeune était tué ou grièvement blessé". Ensuite "laisser faire les étudiants. Retirer les forces de police des universités ; infiltrer le mouvement avec des agents provocateurs prêts à tout et laisser, pendant une dizaine de jours, les étudiants saccager les magasins, incendier des voitures et mettre les villes à feu et à sang ". Après, "les forces de l'ordre devraient être sans pitié et les envoyer tous à l'hôpital. Les arrêter serait inutile, car les juges les libéreraient aussitôt : il faut les passer à tabac, ainsi que les professeurs qui les inspirent. Pas les plus âgés, mais les toutes jeunes enseignantes oui. N'oubliez pas que les Brigades rouges sont nées dans les universités."


30/10/2008
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