AQmi a-t-il eu raison de l'ambassadeur de France au Faso?

 Alors que son remplaçant est déjà connu et qu'il serait venu reconnaître les lieux, le départ précipité de François Goldblat, ancien ambassadeur de la France au Burkina Faso, continue d'alimenter la controverse à Ouagadougou. En général, les ambassadeurs en fin de mission passent par tout un circuit d'adieu qui va des audiences d'au revoir aux hautes autorités aux réceptions protocolaires de décoration et de témoignages de reconnaissance. Pour François Goldblat, qui totalisait déjà trois ans de présence au Faso, rien de tout cela. Ceux qui ont assisté au 14 Juillet de cette année ne se souviennent pas d'un mot d'au revoir dans son discours. Il semble même qu'en partant en vacances, il avait institué l'intérim normal d'un chef de mission diplomatique qui va juste pour le repos hivernal et qui revient retrouver son poste. Que s'est-il passé entre-temps ? Les supputations font bon train.
Son remplaçant, un général de corps d'armée qui connaît très bien la coopération militaire avec l'Afrique pour avoir animé la direction de la coopération militaire et de la défense, n'aurait pas été nommé par hasard. AQmi a décidé d'avoir la tête de Sarkozy et à défaut celle du français lambda. Depuis avril, la France pense qu'elle est particulièrement dans le collimateur de la nébuleuse islamiste. Le dernier rapatriement commando des coopérants français dans la région de Fada Ngourma, courant août finit d'installer la psychose. Le général sera donc en première ligne pour cette situation préoccupante pour la France dans une région où elle a beaucoup d'intérêts. Il semble aussi, au regard de son expérience militaire, qu'il devrait s'intéresser et probablement appuyer le facilitateur dans le réglage des derniers détails du désarmement et de la réunification de la Côte d'Ivoire.
Du côté d'Abidjan, cette nomination ne rassure pas du tout. Gbagbo et les siens pensent que le général Beth a quelque chose à voir avec l'affaire du camp français bombardé par les Soukoy à Bouaké. Sa présence si près du théâtre des opérations les inquiète donc et c'est peu dire.
La nomination du général Beth comme ambassadeur au Burkina Faso a été entériné au Conseil des ministres du 4 août dernier. Ce qui est sûr, le Burkina Faso est plus que jamais au cœur du processus de neutralisation ou "d'amadouation" du mouvement islamiste qui opère depuis le Sahel. Son rôle dans la libération des otages espagnols a fini de convaincre qu'il était en bien meilleure posture que l'arrogante Mauritanie. La présence du général va-t-elle rassurer les mouvements islamistes ou au contraire les radicaliser contre le Burkina ? On le saura très vite. NAB 


02/09/2010
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