Affaire Newton Ahmed Barry
Dossier : MEDIAS
"Je devais être assassiné à Lomé"
Par Newton Ahmed Barry
Les " journaleux braconniers " ont décidé que c'était fini de mon honneur. Après Sidwaya, L'Hebdo a pris le relais en tentant de déverser des vomissures sur mon compte dans des histoires montées de toutes pièces. Sans même avoir pris le minimum de précaution. Mais était-ce vraiment la peine ? C'était la grande occasion pour mettre fin au " mythe " Newton Ahmed Barry. On a donc décidé de me braconner par tous les moyens. D'abord à Lomé, qui devait être le théâtre de ma mise à mort physique, et ensuite chez moi même au Burkina Faso où des plumitifs étaient déjà pré positionnés pour déverser sur mon compte des torrents de saletés pour montrer qu'en réalité, je n'étais qu'un personnage vil (le mot délinquant et dealer sont contenus dans les écrits). Ceux qui ont monté ce plan ont oublié que j'étais avec ma femme et mes enfants. A moins que le scénario prévu était d'aller jusqu'à leur mise à mort. Avec des histoires de la sorte, il n'était pas question de laisser des témoins.
Je dois d'entrée de jeu dire que je ne connais pas le Bénin. Je n'y suis
jamais allé pour quoi que ce soit, et surtout pas pour des vacances. Je ne
connais pas de journaliste béninois avec qui j'aurai fait affaire et surtout pas
une affaire de voiture. Donc, comme on le voit, sur toute la ligne, c'est du
faux.
Par contre, et cela le ministre Philippe Savadogo qui a servi cette
histoire à son journal Sidwaya et ensuite aux braconniers de L'Hebdo savait que
c'était faux, puisque Germain Nama, mon Directeur de Publication, qui l'a saisi
des problèmes que j'avais à Lomé, avait eu le retour d'information indiquant que
les officiels togolais leur avaient dit que c'était "une affaire entre amis".
Mais de quoi s'agit-il au juste ?
Comme chaque année, à la même période, j'ai
l'habitude d'envoyer ma famille en vacances à Lomé. Depuis 2003 que nous allions
en vacances, nous ne sommes allés dans aucun autre pays en dehors du Togo. Le 18
août dernier donc, malgré nos calendriers chargés, mon épouse et moi décidons
d'envoyer quand même les enfants en vacances. Après une nuit au village à
Gnangdin (à 15 km de Bittou), nous franchissons très tôt la frontière et prenons
la route de Lomé. Nous arrivons vers 18 heures et regagnons notre hôtel, le même
que nous fréquentons depuis 2003. A Lomé donc, nous avons, pour ainsi dire, nos
habitudes.
Le lendemain de notre arrivée, le dimanche 19, je suis à la
piscine avec les enfants vers 17h quand deux personnes se présentent à moi. Ils
me saluent et demandent si j'étais Newton Ahmed Barry. Je leur réponds que oui !
Ils me disent qu'ils sont des Renseignements Généraux et de bien vouloir les
suivre. Je leur demande s'ils ont un mandat. Ils me disent non ! Je leur demande
s'ils ne se trompent pas de personne, car moi je suis un étranger et je suis là
avec ma famille pour les vacances. Une des personnes répète mon nom et me
demande si c'est pas moi ? Je lui réponds qu'il s'agit bien de moi.
Un enlèvement musclé à l'hôtel
Je leur demande alors si je peux
voir leur carte professionnelle ? Ils se regardent, hésitent et un d'eux finit
par sortir sa carte qu'il me présente furtivement. J'ai juste le temps de lire "
Gardien de la Paix ". Je fais remarquer alors à mes interlocuteurs que
Renseignements Généraux et Gardien de la paix, cela fait deux. Et que du peu de
chose que je connais de la police, un Gardien de la paix n'est pas un OPJ
(Officier de police judiciaire). Or, pour procéder à une interpellation, il faut
être un officier de police. J'ajoute, " mais c'est possible qu'au Togo, il en
soit autrement".
C'est pourquoi, je voudrais leur demander si quelqu'un au
sein de l'hôtel peut attester qu'ils sont de la sécurité togolaise. Ils me
répondent que le directeur de l'hôtel les connaît. Je dis qu'à cela ne tienne,
allons alors voir celui-ci. Mais je leur demande juste le temps d'accompagner
les enfants à leur mère qui est restée dans sa chambre. Alors que je conduisais
les enfants en chambre et que les deux individus m'escortaient, nous rencontrons
le directeur de l'hôtel. Je lui demande alors s'il connaît les deux messieurs
qui m'accompagnent ? Il les regarde un instant et répond : "Non ! Je ne les
connais pas". Je lui rétorque que pourtant, ces messieurs qui disent qu'ils sont
des Renseignements Généraux affirment qu'ils sont connus de vous. Le directeur
prend encore le temps de les observer, et maintient qu'il ne les connaît pas. Un
des messieurs reprend en disant qu'ils sont plutôt connus des réceptionnistes
avec qui ils ont l'habitude de venir chercher les fiches clients. Le directeur
fait appeler le réceptionniste du jour. Ce dernier arrive et dit que lui aussi
ne connaît pas les deux individus.
Ils commencent alors à montrer des signes
de nervosité et menacent d'utiliser la force, si je ne veux pas les suivre.
J'avais mon téléphone portable en main, un des individus menace de le retirer si
je veux m'en servir. Je leur fais alors deux propositions, en gardant toujours
mon calme. Je leur demande de remettre leur carte professionnelle, pour que mon
épouse relève leur identité complète. Ensuite qu'ils disent où ils doivent me
conduire et qu'ils me permettent de les suivre avec ma voiture. Ils refusent
toutes ces propositions et m'embarquent de force dans une voiture, qui n'était
en réalité qu'un taxi. Au Togo, c'est à l'immatriculation que l'on reconnaît les
taxis. Les gens de l'hôtel signalent à mon épouse que j'ai été embarqué dans un
taxi et non dans une voiture de police. Elle instruit mon neveu qui était avec
nous à Lomé, de prendre rapidement la voiture et de les suivre.
Course poursuite dans la ville
Quand mes ravisseurs ont vu que nous étions suivis, ils se sont mis à
accélérer et à slalomer entre les voitures. Mon neveu qui connaît assez bien
Lomé, et conduit relativement bien, a tout fait pour les coller au pare-chocs.
Après plus de deux heures de course poursuite et voyant qu'ils n'allaient pas
semer le petit, mes ravisseurs se parlent en kabyais, passent un coup de fil et
finalement, reprennent une autre direction. Quelques instant après, nous sommes
devant le commissariat central de Lomé. Mes ravisseurs me débarquent et juste le
temps de parler à une policière de faction et ils disparaissent.
Je reste un
temps avec la policière qui me conduit pour interrogatoire. Je lui dis que je ne
répondrai à aucune question, si on ne me signifie pas ce pour quoi on a procédé
à mon enlèvement. Je dis bien enlèvement et non interpellation. Elle ne me
répond pas et me demande d'enlever mes chaussures, d'enlever ma ceinture…. Elle
m'arrache mon bracelet et ma montre et me conduit directement au cachot. Une de
ces cellules sans lumière où sont entassés hommes et femmes, sur environ quatre
mètres carrés. Une odeur de fin de monde s'y dégage puisque les détenus font
leur besoin à même un petit récipient posé dans un coin. Lequel récipient était
plein et se déversait par terre… J'ai dénombré sur ce petit espace 18 détenus,
dont deux femmes.
Quelques instants après un policier revient et me demande
si je suis près maintenant à répondre aux questions. Je lui répète la même
chose. Je ne dirai pas un mot tant qu'on ne m'a pas dit ce pourquoi j'ai été
enlevé. L'officier me rit au nez et dit ceci : " Chez vous, vous brûlez les
journalistes. Ici, nous on fait mieux. Vous allez voir ".
Quand le policier
s'en retourne, je commence à observer ceux qui m'entourent pour évaluer sa
menace. Parce qu'il n'est pas impossible qu'il me fasse massacrer par les
colosses qui étaient assis impassibles dans cet environnement indescriptible.
Entre-temps, mon neveu qui m'avait suivi, téléphone à mon épouse et lui
indique où on m'avait conduit. Mais déjà, au niveau de l'hôtel, le directeur
avait alerté la Ligue togolaise des droits de l'homme, mon épouse avait réussi à
joindre Germain Nama qui avait aussi alerté nos autorités, sur ce qui était en
train de m'arriver au Togo. Sidwaya, pour l'accabler, dit que le Directeur de
publication du journaliste n'a pas dit aux autorités ce pourquoi j'avais été
arrêté. Mais qui savait jusqu'à cet instant pourquoi j'avais été enlevé ? A
l'hôtel, on a dit à mon épouse que si ce sont les Renseignements Généraux qui
m'ont enlevé, il faut aller à leur siège, non loin de Lomé II. Mais la pauvre ne
connaît pas Lomé. Quand mon neveu lui téléphone pour lui dire que j'étais au
commissariat central, l'épouse du directeur de l'hôtel met sa propre voiture à
sa disposition pour l'y conduire.
La scène au commissariat…
Toutes les alertes commencent à porter leur fruit et progressivement le
commissariat central se remplit de monde. Un avocat commis d'office par RSF
(Reporters sans frontières), section Paris, arrive immédiatement sur les lieux.
Le correspondant de RFI (Radio France Internationale) arrive lui également et
avec lui, d'autres confrères togolais informés par Sherif Sy, président de la
SEP*. L'officier de police vient donc me sortir de la sinistre cellule et me
conduit dans une salle où sont entreposés bancs et quelques bureaux. Mon épouse
était déjà là. Et qui je vois d'autre ? Mon "djatigui" à Lomé, Lucien Messan, le
Directeur de publication de Combat du peuple. Le seul ami que tout le monde me
connaît au Togo. Je viens m'asseoir à côté de mon épouse qui me souffle à
l'oreille qu'elle a fait l'accolade à Lucien, mais qu'il pue l'alcool. Dans
l'état où j'étais, moi j'étais plutôt heureux de le revoir, puisque depuis mon
arrivée la veille, je le cherchais en vain. Ce qui était totalement inhabituel
dans nos rapports depuis 2002 que nous nous connaissons.
Et puis l'officier
de police, qui est visiblement harcelé au téléphone sur l'affaire par ses
supérieurs, donne la parole à Lucien Messan, mon "djatigui" qui, sans hésiter,
annonce que c'est lui qui m'a fait enlever. Mon épouse qui était assise à côte
de moi n'a pas le temps d'entendre la suite et s'évanouit.
Moi je peux juste
demander mécaniquement à Lucien Messan si c'était vraiment lui qui m'a fait
enlever. Il répond : "c'est moi !". Je lui demande mais pourquoi ? Dans un
premier temps, il refuse de dire quoi que ce soit. Mon avocat, Maître Atto, lui
fait remarquer qu'il n'est pas possible qu'il ne dise rien. Et l'interpelle de
la sorte : "c'est votre ami, n'est-ce pas ?" "Oui !", répond Lucien. "Vous le
faites enlever dans ces conditions et vous dites que vous ne direz rien ? Ce
n'est pas possible", rétorque l'avocat. Lucien Messan s'énerve et commence à
crier et lance à l'avocat que ce n'est pas une affaire d'avocat. Ce
qu'entendant, le sang de l'avocat a fait un tour. Maître Atto est un défenseur
des droits de l'homme et à notamment beaucoup défendu le même Lucien Messan,
quand il était un journaliste engagé contre le régime de Eyadema. Maître Atto
fait partie de ceux qui ont pu arracher au Togo, le droit pour un interpellé
d'être assisté par un avocat, dès le commissariat de police. Ce qui est une
grande avancée par rapport à la situation au Burkina Faso, où le prévenu ne
peut-être assisté que devant le juge d'instruction. Dans les procédures, c'est
déjà à la gendarmerie ou à la police que les affaires sont scellées. Bref, au
Togo donc, sur cette question, les défenseurs des droits humains ont fait un
formidable travail.
Revenons donc à Lucien Messan. Devant mon insistance et
celle de mon avocat, il finit par expliquer qu'il m'a fait arrêter à cause de la
BMW. Je lui demande laquelle ? Il me répond : "Celle que je t'ai vendue". Je lui
rétorque : "Mais Lucien, il n'y a pas de contentieux autour de cette voiture".
Effectivement, il n'y a pas de contentieux sur la voiture.
L'histoire de la BMW
En mai 2006, alors que je me rendais au village, ma voiture prend feu au
niveau de Koupèla, dans un garage, pendant que le mécanicien s'affairait pour
arranger la pompe à essence. On ne sait comment, dans ses manipulations, il a
mis le feu à la voiture. Le mécanicien lui-même qui était couvert d'essence
brûle dans l'incendie comme une torche. Quand ses camarades arrivent finalement
à éteindre le feu sur lui, il était totalement brûlé. Nous le transportons
d'urgence à l'hôpital de Koupèla. Malgré le préjudice subi, je me sentis obligé
d'aider le jeune mécanicien en détresse. J'ai honoré les premières ordonnances
et j'ai laissé un peu d'argent pour faire face à l'évacuation.
Je me
retrouvais donc subitement sans voiture. L'assurance m'a dit qu'elle ne prenait
pas l'incendie en compte puisque je n'étais pas assuré contre l'incendie. Le
garage n'a pas d'assurance et ne peut pas, non plus, me rembourser ma voiture.
C'est en ce moment que j'ai appelé mon ami et grand frère Lucien pour
expliquer ma situation. En effet, depuis que j'ai connu Lucien Messan, en
Allemagne au cours d'un voyage d'étude en 2002, nous sommes devenus les
meilleurs amis du monde. Toute ma famille, jusqu'à ma mère, connaît Lucien
Messan. Idem pour moi aussi, je connais toute sa famille. Notre amitié est
connue de tous. Quand je vais à Lomé, sans les enfants, j'habite chez Lucien. Je
n'habite à l'hôtel que lorsque je suis avec les enfants. C'est une décision que
j'ai prise dès le début, même si elle n'avait pas toujours plu à Lucien. Mais je
lui avais expliqué pourquoi. Quand il vient à Ouaga également, nous sommes
ensemble. Quand il est là, je n'ai pratiquement plus de programme à moi. Malgré
la grande différence d'âge, Lucien Messan a la soixantaine passée, moi j'en ai
quarante trois, nous étions vraiment des amis et j'admirais le fait que Lucien
Messan, caractère soupe au lait prononcé, était quand même un homme de
conviction. Nous n'étions pas toujours d'accord, sur les aspects politiques,
mais nous avions l'un pour l'autre un mutuel et profond respect. Du moins,
c'était en tout cas ce que moi je croyais.
Donc naturellement, quand ma
voiture brûle en mai 2006, je l'appelle et le lui explique. Il me dit : "Barry,
j'ai deux voitures que je n'utilise pas. Viens prendre celle que tu veux." Je
lui dis effectivement s'il pouvait me céder la BWM dont il ne cesse de me venter
les mérites. Il me dit spontanément : "Vient prendre". Je lui dit : "Non Lucien.
Je ne veux pas que tu me la donnes. Je veux que tu me la vendes". Il répond en
riant et me dit que je suis trop compliqué. Il me redit ce qu'il me répète tout
le temps : "Pour moi Barry, entre nous, l'argent n'est rien. Notre amitié est
plus importante que l'argent. Et tu sais je ne suis pas à un million près…".
J'insiste toujours pour que la voiture me soit vendue. Nous finissons par nous
entendre sur trois millions f cfa. C'est une BMW de 12 ans environ, même si elle
parait en bon état.
Je le préviens cependant, que je n'ai pas la totalité de
la somme. S'il est d'accord, je peux lui faire une avance de 1 million 5 cent
mille et qu'il me dise quand est-ce que je paie le reste de l'argent. Ces
échanges, nous les avons eus au téléphone. Lucien me répond qu'il ne faut pas
que je me foute de lui. Entre lui et moi, il ne peut pas se poser des questions
d'argent. Si j'ai l'avance, de venir prendre la voiture.
Nous avions à la
maison une autre vieille voiture de ma femme, une Audi. Je demande à mon neveu
de la bricoler pour voir si elle peut nous conduire à Lomé. C'est ce qu'il fit.
Arrivé à Lomé, je verse le million et demi à Lucien, argent que nous avons du
reste dépensé ensemble, puisque nous sommes allés faire des emplettes pour la
soirée à son village. Nous étions si occupés à nos retrouvailles que nous
n'avons pas engagé les formalités pour les papiers de la voiture. J'avais dit à
Lucien que je ne voulais pas durer, parce que je m'étais beaucoup absenté ces
derniers temps et il fallait que je sois plus présent au journal. Qu'à cela ne
tienne, Lucien m'écrit juste une attestation de vente. Effectivement, je prends
la route et je rentre à Ouaga avec la BWM. Pour s'assurer que mécaniquement tout
va bien, Lucien m'accompagne jusqu'à "Zongo", à la sortie de Lomé. Nous sommes
en mai 2006.
Je négocie avec Lucien, pour que son mécanicien accepte retaper
la Audi, dans laquelle nous sommes venus et qu'il faut refaire complètement. Le
mécanicien me fait un devis d'environ 2 millions. Cette voiture était dans le
garage de Lucien, jusqu'à notre dernier séjour.
Et comme peut l'attester
l'historique des appels de mon portable, Lucien, comme d'habitude, a été
régulièrement informé des préparatifs du voyage et lorsque nous avons fini les
formalités à la frontière Cinkansé Togo, je l'ai encore appelé pour lui dire que
nous étions en route et que si tout va bien, nous serons à Lomé vers 18 heures.
Une fois à Lomé, j'ai immédiatement rappelé Lucien. Mais curieusement, il était
devenu subitement injoignable. Comment on peut avoir à l'esprit de gruger
quelqu'un et le tenir informé de son arrivée ? Quand j'explique cela à la petite
assistance au Commissariat Central de Lomé, tout le monde est
médusé.
Evidemment, les braconniers de L'Hebdo, dans leur ignominie maladive,
racontent que nous avions l'habitude de passer nos vacances au Bénin et que pour
gruger notre créancier, nous avons changé de destination. Suprême calomnie.
Comme je le dis, je ne connais pas le Bénin et je n'y ai jamais passé des
vacances.
Je répète qu'entre Lucien et moi, il n'y a jamais eu une affaire
d'argent. Il ne m'a pas réclamé ses sous et mieux, s'il y a dette, chacun de
nous doit à l'autre. Lucien le sait bien. Mon éducation à moi m'empêche de
parler de certaines choses qui se sont passées entre amis. Je ne suis pas riche,
mais pour mes amis, je peux faire plus qu'une vieille voiture…Je dis ces choses
là sous le contrôle de ceux qui me connaissent bien.
Mais malgré tout,
j'avais budgétisé la somme de 700 000 F Cfa que j'avais fait déposer sur mon
compte ECOBANK, pour justement diminuer ma créance vis-à-vis de Lucien.
Alors, en quoi cette affaire peut-elle me valoir d'abord un enlèvement
crapuleux et ensuite un tel braconnage dans la presse ?
Lucien n'est qu'un instrument
Mais je comprends. Lucien n'a été
qu'un instrument dans cette affaire. Ceux qui l'ont orchestré et planifié sont
bel et bien à Ouaga. Je ne veux nullement faire dans le pathos. C'est la triste
réalité. Pourquoi inventer un récit aussi invraisemblable, alors que la réalité
est toute simple. Pourquoi se donner tant de mal à inventer une épopée qui n'a
jamais existée ? Je devais être assassiné à Lomé et la justification est simple.
" Newton Ahmed Barry que tout le monde respecte ne serait en réalité qu'un
vulgaire bandit. Voilà qu'il est allé voler une voiture au Bénin, a fui par le
Togo. C'est en tentant de l'arrêter que les policiers togolais l'ont tué." Une
simple histoire de délinquance, comme l'a si bien écrit " le journal de tous les
Burkinabè ", Sidwaya.
Il faut tout de même rappeler la chronologie des
écrits :
l'affaire a eu lieu dimanche 19 août à 17 heures. Je suis resté
seulement quelques heures au commissariat…
Deux jours après, Sidwaya écrit
son récit en soulignant que je suis écroué à Lomé. Quand l'écrit paraissait, à
Sidwaya, on savait la stricte vérité. Mais la décision était déjà prise de
raconter le récit invraisemblable. Pourquoi ?
Les braconniers de L'Hebdo,
eux, ont attendu une bonne dizaine de jours après pour réarranger l'histoire.
Avec L'hebdo, on a conservé le Bénin, mais on ne sait plus comment j'ai
traversé. Il insinue alors que j'aurai pour ce faire passé un deal. Et la boucle
est bouclée. Je suis un bandit et un dealer.
Bref ! Ce dont je suis
coupable, c'est d'avoir fait appel à un ami, alors que je traversais une
mauvaise passe. Une sollicitation qui ne m'a pas porté bonheur sur toute la
ligne. D'abord, la voiture s'est révélée une mauvaise affaire, elle est tout le
temps au garage. Actuellement, son joint de culasse a brûlé. Il me faut donc un
nouveau moteur. Ensuite elle servit de prétexte pour que l'on passe par un
proche pour me liquider physiquement d'abord avec l'enlèvement de Lomé et
ensuite moralement par les invraisemblables histoires que les braconniers de la
presse ont cru pouvoir en tirer pour " tuer le mythe " que je parais à leurs
yeux. Moi personnellement, je ne me suis jamais représenté comme tel. Mais il
faut vraiment que la chose ait été bien planifiée. Parce qu'on ne peut pas
mentir comme cela de façon éhontée. Fabriquer des histoires rocambolesques sur
le compte d'une personne sans même se soucier de la vraisemblance. Germain Nama
qui a eu le directeur de Sidwaya lui explique que ce n'est pas vrai ce qu'il a
écrit. Mais ce dernier persiste.
C'est comme au temps de la PRAVDA en Union
Soviétique. Sur les opposants, on fabrique des histoires invraisemblables qui
servent à justifier leur mort. Je serai mort à Lomé ce 19 août, c'est cette
version qui aurait été servie. Ma famille allait être aussi massacrée pour ne
pas laisser de témoin. Pour l'instant, je suis en vie…pour le reste, c'est Dieu
qui décide.
" SEP (Société des Editeurs de la Presse écrite)
On veut braconner mon honneur
NAB |