Sankara, notre fierté à l’extérieur
Sankara, notre fierté à l’extérieur
«Ah, tu viens du Burkina Faso, le pays de Thomas Sankara. Tu peux revenir ici quand tu veux», me lance un policier à l’aéroport international de Maputo, au Mozambique, en juillet 2006 lorsqu’il me prend mon passeport. J’y étais à l’occasion de la remise du Prix CNN. A Berlin, dans un marché à ciel ouvert, je rencontre un couple mixte, l’homme est Ghanéen, la femme Finlandaise. Le monsieur me demande d’où je viens. «Burkina Faso », répondis-je. «Le pays de Thomas Sankara», s’écrie-il avec un air enthousiaste.
Au Ghana, un pays voisin au Burkina Faso, existe toujours la plaque qui indique «la place Thomas Sankara». Toujours dans ce pays anglophone, je rencontre un Libérien, il me demande d’où je viens. Je lui dis «Burkina Faso». Il renchérit, «Votre président, c’est bien celui qui a tué Thomas Sankara ?» Que pouvais-je lui répondre. Il semblait avoir son idée sur là-dessus.
Ces anecdotes juste pour dire que l’homme Sankara est connu à l’étranger et très apprécié soit l’on fait référence à ses œuvres tant pour le Burkina et pour l’Afrique, soit l’on évoque son assassinat et là c’est parfois la colère que l’on montre.
Parfois, certaines personnes en faisant référencent à Thomas Sankara en vous accusant ouvertement d’avoir participer à son assassinat. Et c’est vrai, nous avons tous contribué à l’assassinat d’une manière ou d’une autre de cet homme de conviction.
D’ailleurs, il est plus connu à l’extérieur du Faso qu’à l’intérieur. Et cette situation est un assassinat.
La preuve, en 2006, le Forum social mondial de Bamako au Mali organise un Camp international de la jeunesse Thomas Sankara. Les altermondialistes venus des quatre coins du monde sont estimés à plus de 30.000.
Le Camp se voulait un espace de débat sur les questions concernant la jeunesse et les peuples en résistance, sur un partage d’expériences et de connaissances en matière d’actions citoyennes et de valorisation de l’identité de l’Africain, aussi le Camp international de la jeunesse Thomas Sankara en référence à Thomas Sankara se voulait panafricaniste, comme l’était l’homme, porteur d’espoir, comme son combat l’a été…
Outre ce camp, de part le monde entier Thomas Sankara est célébré à travers de nombreuses activités, actions ou conférences: c’est le cas en Italie en février 2007, Aux Iles Canaries, un séminaire traite de la problématique de Sankara, un espoir pour l’Afrique.
Ce 20 octobre 2007, Thomas Sankara a été grandiosement célébré. Gageons que les autres années, il en soit ainsi. Certes nul n’est prophète chez soi ; mais Sankara doit l’être ici et soutenu d’abord par son peuple.
Ramata Soré