Meurtre à Ouaga : justice pour Idrissa Ouédraogo
Meurtre à Ouaga : La communauté libanaise s’engage à ce que justice faite pour Idrissa Ouédraogo
Ce mardi 15 janvier 2008, Joseph Hage, consul honoraire du Liban au Burkina lors d’une conférence de presse a condamné et cela au nom de toute la communauté libanaise l’assassinat de Idrissa Ouédraogo commis par leur compatriote Abbas Damen.
Il a affirmé que l’un des cousins de Abbas Damen a pris l'engagement de payer
«Au Liban la police et les autorités judiciaires l’ont arrêté sur notre intervention, parce qu’il n’y avait pas encore de mandat d’arrêt international ni un document de justice qui l’inculpe comme assassin» soutient le consul. Pour respecter les normes donc, les autorités libanaises ont sollicité l’envoi urgent d’un mandat d’arrêt international avant que Abbas soit inculpé de meurtre. Ce qui a été fait.
La communauté libanaise du Burkina s'est également engagée à s'attacher les services de deux avocats dont un qui représentera la communauté libanaise au Burkina Faso et l'autre la famille du disparu. "Nous irons jusqu’au bout et l’assassin doit subir le maximum de châtiment pour l’acte qu’il a commis" a martelé le consul.
Le patron de Abbas Damen a selon le consul promis rembourser les différentes sommes que Idrissa Ouédraogo de profession cambiste avait contracté au près de ses collègues afin de constituer les 40 000 dollars qu’il devait échanger avec Abbas Damen.
Les Libanais du Burkina qui ont, par solidarité avec la famille Ouédraogo, observé 3 jours de deuil, saluent, par la voix de leur consul, l'attitude de la famille endeuillée. Elle, des dires du consul, s'est départie de toute idée de vengeance.
S’agissant de Abbas Damen, il assure que ce dernier est également citoyen ivoirien, marié avec une ivoirienne et a un enfant de cinq mois. Il s’est installé à Ouagadougou depuis le mois d’août 2007. Il est venu de la Côte d’Ivoire pour assurer la gestion d’une succursale appartenant à un autre libanais résident à Abidjan. Aussi il ne saurait dire si le sieur Damen avait déjà commis ce genre de crime là-bas ou ailleurs.
Le consul affirme que Abbas est presqu’inconnu de la communauté libanaise vivant ici au Faso d’autant plus que la vraie communauté libanaise vivant au Burkina Faso y est depuis plus 125 ans renchérit le consul. Aussi, il remercie les médias «de n’avoir pas profité de la situation pour mettre l’huile sur le feu».
Concernant le crime commis par leur compatriote, n’ayant pas le rapport définitif de la police, le consul déclare qu’il est au moins sûr d’une chose, c’est que son compatriote est «un assassin». Selon le consul, le mercredi 9 janvier 2008, Abbas et Idrissa se fréquentaient et il arrivait qu’ils mangent ensemble étaient-ce des manœuvres pour gagner la confiance du cambiste ? Le consul affirme qu’il ne saurait répondre. Mais toujours est-il, qu’il est sûr que Abbas échangeait des devises avec Idrissa. Et ce mercredi là, Abbas avait demandé à son ami de lui fournir 50 000 dollars. Idrissa n’ayant pas suffisamment de dollars a sollicité la contribution de ses collègues afin de réunir la dite somme. Même avec cette aide, Idrissa a pu réunir que 40 000 dollars. Néanmoins, il se rend chez Abbas pour la transaction.
Le lendemain, jeudi, le magasin géré par Abbas est resté fermé toute la journée. Les collègues à Idrissa ne le voyant également pas ont essayé de le contacter sur son portable cellulaire en vain.
Ainsi, le vendredi, les collègues de Idrissa et sa famille se sont rendus au domicile de Abbas. Les lieux étaient déserts. Alors ils ont alerté la police. C’est cette dernière qui a défoncé la porte et a trouvé le corps d’Idrissa baignant dans son sang par terre. Abbas avait disparu avec les dollars. Le patron d’Abbas est prévenu de l’assassinat.
Selon le consul, une fois arrivé à Abidjan le chauffeur du patron de Abbas ayant conduit Abbas à Abidjan, l’a appelé pour lui dire «patron on est arrivé», et le patron de demander « arrivé où» ? Et le chauffeur de répondre «à Abidjan», «comment et pourquoi vous êtes arrivés à Abidjan ?» «Comment vous avez traversé la frontière avec ma voiture ?» Le chauffeur, selon le consul, lui a répondu que Abbas avait au poste de contrôle frontalier a expliqué qu’il a sa fille malade à dans un hôpital à Abidjan ainsi, il est passé sans ambages.
Une fois à Abidjan Abbas s’est empressé de quitter ce pays et d’arriver au Liban sans que les services d’interpol lui mettent la main dessus. La communauté libanaise met donc en action ses relations afin que le meurtrier soit retrouvé au Liban et arrive à le localiser. Elle a également informé les premiers responsables du Liban. Pour le consul, leur action dans la recherche de l’assassin était d’éviter que les Burkinabè pensent qu’elle veut couvrir leur compatriote assassin. L’assassin a été donc arrêté au Liban et déféré en prison.
Ramata