RUSSIE • Le défi macabre des néonazis
"C'est un événement sans précédent dans l'histoire de l'extrémisme russe contemporain", note le quotidien Vremia Novosteï. Après avoir tué un jeune travailleur tadjik le 8 décembre, un groupe de skinheads d'extrême droite l'a décapité et a déposé sa tête dans un paquet près d'un batîment de la municipalité de Moscou. Les meurtriers ont ensuite envoyé un courriel à l'ONG Human Rights Watch à Moscou indiquant où ils avaient déposé le paquet contenant la tête, avec photo à l'appui.
Le courrier électronique a été expédié par une certaine Organisation de combat des nationalistes russes, jusque-là inconnue. Elle justifie son acte moins par la haine des étrangers que par la volonté de dénoncer la politique des autorités moscovites d'accueil de travailleurs immigrés. La question du quota d'immigrés à accueillir en 2009 fait l'objet de nombreux débats dans la presse russe. La plupart des journaux évoquent le risque de criminalisation des travailleurs étrangers qui perdraient leur emploi dans le contexte de la crise. L'effroyable crime perpétré est un cas de "fascisme assumé", estime Vremia Novosteï. Pour le journal moscovite, cela marque une alliance dans l'extrême droite russe entre les mouvements "nationalistes" et "patriotiques" qui organisent des marches publiques et des groupes clandestins fascistes, en majorité composés de jeunes, qui commettent des crimes barbares.