Pour Obama, l'investiture est "à portée de main"


 Il ne manque plus que 70 délégués pour que Barack Obama soit le candidat du Parti démocrate. Après avoir remporté l'Oregon, le sénateur de l'Illinois se concentre désormais sur son duel avec John McCain.

 

Le sénateur Barack Obama a fait hier un grand pas vers l'investiture du Parti démocrate : il a obtenu suffisamment de délégués supplémentaires pour revendiquer un avantage pratiquement insurmontable face à Hillary Clinton. Obama a remporté les primaires de l'Oregon, tandis que Clinton a gagné le Kentucky.

Pendant que l'équipe Clinton continuait à affirmer qu'elle peut l'emporter, Obama a profité des résultats de l'Oregon et du Kentucky pour passer à une nouvelle phase de sa campagne, dans laquelle il sera confronté à de nouveaux défis. Il devra rallier les partisans de Hillary Clinton, conquérir les voix de certains éléments de la coalition démocrate comme les ouvriers blancs, les Hispaniques ou les Juifs et repousser les attaques de John McCain, le candidat républicain, en particulier sur la sécurité nationale.

D'après les règles démocrates, le score réalisé par Obama dans le Kentucky et sa victoire dans l'Oregon lui permettraient d'obtenir une majorité de délégués. "Nous sommes revenus dans l'Iowa avec une majorité de délégués élus par le peuple américain et vous nous avez mis à portée de l'investiture du Parti démocrate pour la présidence des Etats-Unis d'Amérique", a-t-il déclaré devant le capitole de Des Moines.

Même s'il semble bien parti pour devenir le premier candidat noir à remporter l'investiture, Obama s'est toutefois bien gardé de proclamer sa victoire pour ne pas paraître manquer de respect vis-à-vis de Clinton, et s'aliéner ainsi les partisans de celle-ci dans les semaines qui viennent. Il s'est au contraire répandu en éloges sur son adversaire. "La sénatrice Clinton a fait voler en éclats les mythes, abattu les barrières et changé l'Amérique dans laquelle mes filles et les vôtres deviendront adultes, et nous lui en sommes reconnaissants", a-t-il affirmé.

Hillary Clinton, en proclamant sa victoire dans le Kentucky, a fait clairement savoir qu'elle n'avait aucune intention de se retirer avant la fin des primaires démocrates, le 3 juin. "Cette course à l'investiture démocrate est l'une des plus serrées de l'histoire moderne", a-t-elle déclaré. "Nous avons le vote populaire, et je suis plus déterminée que jamais à faire en sorte que chacun vote et que chaque bulletin soit compté."

Avant les scrutins de mardi, Obama comptait 1 915 des 2 026 délégués élus et superdélégués nécessaires à l'obtention de l'investiture. Selon son équipe, s'il se débrouille bien dans les scrutins à venir, il lui suffira de récolter les voix de 25 superdélégués, ces personnalités démocrates qui ont le statut de délégué sans avoir été désignées par une primaire – 221 d'entre eux n'ont pas encore pris parti ; Obama engrange tous les jours de nouvelles déclarations de soutien.

Le sénateur a célébré l'occasion en tenant un discours dans l'Iowa, un geste hautement symbolique puisque c'est cet Etat qui avait lancé sa campagne en lui donnant, le 3 janvier, une large victoire. Après l'Iowa, qui s'annonce comme un Etat très disputé cet automne, Barack Obama semble se concentrer désormais sur la lutte qui l'opposera à John McCain, lequel représente selon lui un troisième mandat pour le président Bush.
Adam Nagourney, Jeff Zeleny
The New York Times


24/05/2008
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