Lettre ouverte à deux estimés confrères
La note suivante est celle de Samuel Kiendrébèogo, journaliste à la voix de l'Amérique à Washington. Il prône le dialogue dans la résolution du différend qui oppose Newton Ahmed Barry à Sidwaya.
Affaire Ahmed Newton Barry contre Sidwaya
Lettre ouverte aux estimés confrères
A quelque chose malheur est bon : la presse burkinabè m'apprend que le procès en diffamation intenté par Newon Ahmed Barry contre Sidwaya a été renvoyé au 26 novembre. Il serait préférable qu'il ne se tienne pas du tout.
J'ai pris connaissance, non sans émotion, du dernier exposé de motifs paru dans la derniere livraison de l'Evénement*, sous la plume de Newton Ahmed Barry. Le rédacteur en chef de l'Evénement a placé la barre très haut. Il se déclare disposé à faire ses adieux au journalisme, si jamais la justice lui donnait tort dans cette affaire. C'est à ma connaissance une prise de position sans précédent dans l'histoire du journalisme burkinabè, et cette haute idée qu'il se fait du journalisme justifie amplement à mes yeux qu'il continue de servir le public burkinabè dans ce métier semé d'embûches.
Le quotidien d'Etat Sidwaya est poursuivi à travers son directeur général, Jean-Paul Konseibo. J'ai eu à côtoyer ce confrère de 1987 à 1989 quand nous étions tous deux des journalistes de bases à Sidwaya. Jamais, je ne le vis <grenouiller> pour se faire bien voir ou dans le dessein de décrocher une quelconque faveur administrative. J'en suis toujours à me demander, au regard de tout ce qui se dit sur le Burkina, comment il a pu se retrouver là où il est aujourd'hui. C'est dire que je ne m'imagine pas un seul instant que ce monsieur ait pu écrire ou laisser sciemment écrire des allégations mensongères dans le but de nuire au rédacteur en chef de l'Evénement. Newton Ahmed Barry fut de son côté un étudiant qui avait toute mon estime quand il fréquentait le Centre international d'études en radio rurale de Ouagadougou, un établissment dans lequel j'ai eu le privilège de dispenser quelques cours au milieu des annés 80. J'ai ensuite pu suivre de loin l'évolution qui fut la sienne, même si l'intéressé récuse avec panache toute idée de carrière. Il n'a jamais cessé d'apporter depuis lors, une contribution significative au journalisme burkinabè. Ce serait manifestement un immense gâchis s'il devait décidait de raccrocher.
Les citoyens doués de bon sens retiendront surtout que le rédacteur en chef de l'Evènement n'a commis aucun délit. Tout au plus peut-on lui reprocher une erreur d'appréciation. Ceux d'entre eux ayant eu la chance de faire des études secondaires se souviendront de ces fameux vers du Cid de Corneille :
Pour grands que soient les rois, ils sont ce que nous sommes,
Ils peuvent se tromper comme les autres hommes
Si tous ceux qui, à un moment où à un autre de leur vie, ont contracté une dette dont ils ont tardé à s'acquitter devaient se retirer de la circulation, les rangs de bien de professions se trouveraient clairsemés, y compris peut-être chez ceux qui ont la lourde responsabilité de dire le droit.
En somme, je voudrais joindre ma voix à celles de ceux qui prônent une médiation pour une paix des braves, hors prétoire. Et faut faire vite, car le temps presse.
Samuel Kiendrebéogo
*cliquez sur ce lien pour lire l'ècrit de Newton Ahmed Barry : https://ramses1.blog4ever.com/blog/lirarticle-66434-523967.html