les syndicats dénoncent la hausse des prix des hydrocarbures
Les prix des hydrocarbures ont connu une hausse depuis le 11 janvier
dernier. Les syndicats dans la déclaration ci-dessous, dénoncent cette
augmentation et appellent leurs militants à la mobilisation.
Le mercredi 9 janvier 2008 à 16h, à l'invitation de Monsieur le ministre du
Travail et de la Sécurité sociale, les secrétaires généraux des centrales
syndicales et des syndicats autonomes se sont rendus au ministère du Travail et
de la Sécurité sociale pour une communication importante. Ladite communication
portait sur une prochaine augmentation des prix des hydrocarbures que le
gouvernement dit devoir opérer selon le meilleur des trois scénarios qu'il a
envisagés.
Cette augmentation est effective depuis le vendredi 11 janvier 2008. Les taux sont
les suivants à Ouagadougou:
Le
Super passe de 655 à
Le Pétrole passe de 450 à
Le Gasoil passe de 578 à
Le mélange passe de 645 à
En rappel, à l'occasion des négociations gouvernement/ syndicats des 15 et 16
novembre 2007, le gouvernement avait annoncé qu'il ne pouvait pas continuer à
bloquer les prix des hydrocarbures. Selon lui, le blocage de juillet à novembre
2007 que les organisations syndicales avaient exigé pour accepter la baisse de
Aujourd'hui, le gouvernement s'appuie sur le cours mondial du baril de pétrole,
qui atteint les 100 dollars US, pour justifier le relèvement des prix des
produits pétroliers.
Les secrétaires généraux des centrales syndicales et des syndicats autonomes
notent que le gouvernement, en les informant préalablement des augmentations
prévues, a eu le souci de respecter ses engagements sur ce point mais a aussi
tiré leçon de la réaction vigoureuse du mouvement syndical en mai 2005 suite à
l'augmentation des prix des hydrocarbures alors même que nous étions en
négociations. Il reste cependant que cette décision vient encore compliquer la
situation déjà difficile des travailleurs et des masses laborieuses, d'autant
plus qu'elle va engendrer une avalanche d'augmentations de prix des différents
produits.
Cette
nouvelle augmentation des prix des hydrocarbures vient donner encore plus de poids
aux propositions que nous avons soumises au gouvernement depuis septembre 2006
et qu'il n'a toujours pas examinées, même si, par ailleurs, il reconnaît leur
pertinence. Faut-il le rappeler, nos propositions prennent en compte, non pas
seulement les intérêts des consommateurs, mais aussi et surtout la dépendance
de notre pays vis-à-vis des produits pétroliers, l'importance des hydrocarbures
dans la compétitivité de nos entreprises, la position géographique de notre
pays qui permet à la SONABHY de jouer un rôle sous-régional, etc.
Par ailleurs, l'annonce de cette augmentation intervient à un moment où. les
négociations gouvernement/ syndicats de novembre dernier ont donné des
résultats nettement en deçà des attentes des travailleurs. En effet, même si ces
négociations ont produit quelques acquis, nous notons que nos revendications
principales n'ont pas obtenu de réponses satisfaisantes.
Il s'agit, entre autres, de celles portant sur l'augmentation des salaires,
l'application au niveau du privé des augmentations de salaires de 2005 et 2007,
la diminution des impôts et taxes, la révision de la structure des prix des
hydrocarbures, les atteintes aux libertés démocratiques et syndicales, la
réouverture et l'instruction sérieuse du dossier Norbert Zongo.
Face à cette augmentation, nous interpellons le gouvernement sur l'urgence à
examiner les propositions des organisations syndicales. L'invocation du cours
mondial du pétrole pour expliquer les hausses actuelles, sans que l'on ne sache
d'ailleurs quand elles s'arrêteront, n'est pas, en soi, une solution acceptable
dans la mesure où il est de la responsabilité du gouvernement de trouver des
solutions aux préoccupations et aux besoins des masses.
Du reste, nous notons que la hausse du baril coïncide avec une baisse du
dollar. Et cette baisse induit un gain pour ceux qui achètent le pétrole dans
la mesure où le dollar en est la monnaie d'achat.
Dans tous les cas, les centrales syndicales et les syndicats autonomes du
Burkina Faso dénoncent cette augmentation des prix des hydrocarbures qui érode
davantage le pouvoir d'achat des masses laborieuses, et appellent l'ensemble de
leurs militant(e)s, l'ensemble des travailleuses et des travailleurs à se
mobiliser et à renforcer leurs structures syndicales pour répondre à tout mot
d'ordre qu'ils viendraient à lancer à l'issue des tournées qu'ils ont
entreprises dans un certain nombre de localités du pays.
NON AUX AUGMENTATIONS INTEMPESTIVES, DES PRIX DES HYDROCARBURES ! NON A LA VIE CHERE !
Ouagadougou, le 12 janvier 2008
ont signé :
Pour
les centrales syndicales :
CGT-B,
Tolé Sagnon, Secrétaire général
FO/UNSL, Joseph Tendrébéogo, Secrétaire général
CNTB, Laurent Ouédraogo, Secrétaire général
ONSL, Paul Kaboré, Secrétaire Général
CSB Jean Mathias Liliou, Secrétaire général
USTB, El Hadj Mamadou Nama, Secrétaire général
Pour les syndicats autonomes : le président du mois : B. Victor Sansan Hien, Secrétaire général du Syntas