Les jeunes face aux dangers du téléphone portable et au Net

La Commission de l'Informatique et des Libertés (CIL) a tenu les 30 et 31 juillet derniers à Ziniaré, un séminaire de formation sur "Les enjeux de la protection des données et de la vie privée des jeunes: risques et dangers liés à l'utilisation des TIC". Durant ces deux jours, la formation a réuni des acteurs divers (responsables d'associations de jeunes, gérants de cybercafés, journalistes, etc.). La présentation d'un sketch par le groupe Génération 2000, et deux communications, dont celle de la présidente de la CIL, Alimata Ouattara/Dah sur "les enjeux globaux de la protection des données à caractère personnel et de la vie privée, et le cadre institutionnel du Burkina Faso" et la communication de Younoussa Sanfo, directeur général d'Intrapol, sur "la protection des jeunes face à la cybercriminalité" ont convaincu les participants de la nécessité de réserve face à l'usage du téléphone portable et des TIC en général. La cybercriminalité surclasse aujourd'hui la drogue considérée comme l'activité criminelle classique la plus rentable soit 500 milliards de dollars par an, selon le directeur général d'Intrapol. Entre autres définitions, la cybercriminalité est définie par l'ONU comme "tout comportement illégal faisant intervenir des opérations électroniques qui visent la sécurité des systèmes informatiques et des données qu'ils traitent, et dans une acception plus large, tout fait illégal commis au moyen d'un système ou d'un réseau informatique ou en relation avec un système informatique". Les acteurs de la cybercriminalité se recrutent, selon le DG d'Intrapol, dans presque tous les milieux, allant de l'étudiant et du petit délinquant au malade mental et aux auteurs de crime organisé en passant pas le professionnel, l'homme politique et autres. Le ministre de l'Emploi et de la Jeunesse, Justin Koutaba, qui a présidé la cérémonie d'ouverture le matin du 30 juillet, a salué l'importance de la tenue d'un tel séminaire et reconnu l'importance de l'internet avant de faire remarquer que "l'introduction de ces nouvelles technologies de l'information et de la communication a engendré une nouvelle génération de risques et dangers liés à la protection des données personnelles et de la vie privée notamment des jeunes". Face à ces risques accrues, le Burkina Faso dispose, en la matière, d'un cadre institutionnel et réglementaire en vertu de la loi N°010-2004/AN du 20 avril 2004 portant protection des données à caractères personnelles. La dissémination de cette même loi, qui crée la CIL en son titre III, était à l'ordre du jour du séminaire de Ziniaré. Les conclusions du séminaire révèlent que tout message via le Net ou le téléphone portable est susceptible de parvenir à une personne indésirable capable de nuire. La preuve est que 75% des e-mails sont des messages indésirables (Spam), a estimé le directeur d'Intrapol. Une autre activité importante du séminaire a été les travaux pratiques sur l'utilisation par les jeunes des réseaux sociaux comme hi5 et facebook. Avec l'exemple pris sur facebook, le secrétaire général de la CIL, Allassani Ouédraogo et son équipe ont fait des démonstrations d'utilisation de filtres de protection de données personnelles dans les réseaux sociaux et montré quelques cas d'usurpation de noms dans ces réseaux. En vue de minimiser les risques et les dangers induits par l'utilisation des TIC, le séminaire a adopté deux recommandations. La première appelle les autorités à exiger des fournisseurs d'accès à internet, l'installation de logiciels de contrôle parental pour permettre aux parents de filtrer des sites accessibles aux jeunes. La deuxième recommandation institue des sessions de formations des formateurs sur la protection des données à caractères personnels afin d'en faire des relais dans le cadre de la dissémination de la loi N°010-2004/AN

Boukari Ouoba



24/08/2009
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