Le bonheur à 700 euros par mois
Selon les statistiques officielles, le Serbe moyen place la question du bien-être matériel loin devant le Kosovo.
La longévité moyenne est de 72 ans (69 pour les hommes, 75 pour les femmes). La Serbie est confrontée à une chute de la natalité (– 4,3 %). En 2006, 70 997 bébés sont nés, 102 884 personnes sont mortes. Les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité, mais les Serbes souffrent de plus en plus de troubles mentaux, ce qui n’étonne pas vu les conditions dans lesquelles ils ont vécu depuis une vingtaine d’années.
Le Serbe moyen est très déçu par la politique. A peine un cinquième de la population fait confiance au Parlement et aux partis politiques, un pourcentage très bas par rapport aux autres pays en transition. Les Serbes ont aussi de sérieux doutes sur la fiabilité des entrepreneurs privés et des syndicats. Un tiers de la population se considère comme des “perdants de la transition”, mais ne se révolterait à aucun prix contre le pouvoir. “Moins on en fait, mieux c’est”, pensent ces résignés.
Les priorités des Serbes ne sont pas les mêmes que celles de leurs hommes politiques. Leurs premières préoccupations sont leur salaire et leur qualité de vie, loin devant les questions patriotiques et le Kosovo. Une note d’optimisme quand même. Plus de la moitié de la population serbe met toute son énergie à améliorer son niveau de vie. Les trois quarts des Serbes se déclarent prêts à investir dans la formation, entre 20 % et 30 % se disent même prêts à démarrer leur propre affaire. Et, pour finir, les Serbes sont assez modestes. Ils pensent que 700 euros par mois leur suffiront pour mener, enfin, une “vie normale”.
Zoran Nikolic
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