L'UA condamne les violations des droits de l'Homme et oublie le Darfour
Alors que les situations de conflits n'étaient pas
officiellement à l'ordre du jour de la 10ème Conférence des chefs d'Etat et de
gouvernement de l'Union africaine (UA) qui s'est tenue à Addis Abeba, Ethiopie
du 31 janvier au 2 février, la FIDH se félicite qu'un certain nombre d'entre
elles aient fait l'objet de décisions.
Ainsi, la FIDH exprime sa satisfaction quant à la condamnation par l'UA des
violations des droits de l'Homme au Kenya. « Il est important que l'UA ait repris notre préoccupation en
soulignant la nécessité de tenir responsables toutes les personnes impliquées
dans les violences post-électorales et demandant à cette fin qu’une enquête
approfondie soit menée en vue d’identifier les responsables de ces actes et de
les traduire en justice » a déclaré Souhayr Belhassen,
présidente de la FIDH.
Par ailleurs, la FIDH relaye positivement l'appel lancé par le Sommet de l'UA
aux Etats membres pour qu'ils fournissent les troupes et les personnels requis
afin d’atteindre l’effectif autorisé de la Mission de l'UA en Somalie (AMISOM),
ainsi que le soutien logistique et financier nécessaire pour faciliter le
déploiement de la Mission et la poursuite de ses opérations. Au regard des
graves violations des droits de l'Homme et du droit international humanitaire
perpétrées par toutes les parties au conflit contre la population civile, y
inclus les humanitaires, les journalistes et les défenseurs des droits de
l'Homme, le renforcement de l'AMISOM était une recommandation phare de la
Conférence de la société civile qui s'était tenue à Addis Abeba en amont
de ce Sommet. L'UA a même exprimé la nécessité du déploiement d’une opération
de maintien de la paix des Nations unies en Somalie pour prendre le relais de
l’AMISOM et appuyer la stabilisation à long terme et la reconstruction
post-conflit de la Somalie.
Par ailleurs, la FIDH note que l'UA, au regard de la tentative de coup d'Etat
au Tchad, a réitéré sa condamnation de tout mode d'accession au pouvoir par la
force ; s'est déclarée préoccupée par l'impasse persistante dans le processus
de paix entre l'Ethiopie et l'Erythrée ; a déploré le retard dans la mise en
oeuvre effective du cessez-le-feu du 7 septembre 2006 au Burundi ; et a
encouragé le dialogue politique inclusif en République centrafricaine.
Néanmoins, la FIDH regrette vivement que l'UA n'ait fait que saluer les efforts
politiques pour le règlement du conflit au Darfour et encourager le déploiement
rapide de la MINUAD sur ce territoire sans condamner les graves violations des
droits de l'Homme commises par les belligérants et exiger la lutte contre
l'impunité des crimes les plus graves notamment via la coopération pleine et
entière des autorités soudanaises avec la Cour pénale internationale. Les
récentes attaques de l'armée soudanaise appuyée par ses milices janjawids des
villes d'Abu Surouj et de Sirba, qui ont causé la mort de nombreux civils,
montrent combien la fermeté doit être de mise avec le régime
soudanais.
Enfin, la FIDH se félicite que l'UA ait relayé ses préoccupations quant au
contenu des négociations des Accords de partenariat économique (APE) entre
l'Union européenne et les Etats africains. Le Sommet des chefs d'Etat et de
gouvernement a rappelé que les APE doivent servir d’instruments pour la
promotion d’un développement durable, l’éradication de la pauvreté et le
renforcement de l’intégration africaine, comme convenu dans l’Accord de
Partenariat de Cotonou. A cet effet, l'UA a demandé le réexamen des APE
provisoires, en tenant compte des préoccupations exprimées par les chefs d’Etat
et de gouvernement lors du deuxième Sommet Afrique – UE, et appelé les
ministres de l’Union africaine en charge du Commerce et les négociateurs
africains à rester vigilants lors des prochaines étapes des négociations sur
les APE.
par APPA publié dans : ONG/Associations.
communauté : Actualité panafricaine.
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