Inauguration d'une école de sécurité pour journalistes

Une école internationale qui enseigne aux journalistes comment se protéger vient d'ouvrir ses portes en Ukraine, selon ce que rapporte les fondateurs du projet, le Centre pour le journalisme en situations extrêmes (Center for Journalism in Extreme Situations, CJES) et la Fondation Georgiy-Gongadze.

À partir de l'année prochaine, les journalistes pourront s'inscrire à l'École de sécurité pour les journalistes à Yaremche, dans l'ouest de l'Ukraine, pour apprendre comment couvrir de façon sécuritaire conflits et manifestations, et connaître leurs droits lorsqu'ils sont détenus, arrêtés ou en instance de procès. Ils apprendront également la sécurité informatique, depuis la façon de sauvegarder des courriels confidentiels jusqu'à savoir qui les espionne sur leurs sites web. On mettra aussi sur pied un site web spécial qui permettra l'apprentissage à distance.

Selon le directeur du CJES, Oleg Panfilov, de graves lacunes dans la formation professionnelle des journalistes peuvent les placer dans des conditions dangereuses. « Plus particulièrement, (c'est) leur incapacité à appliquer des compétences professionnelles susceptibles de garantir la sécurité de leur travail, notamment l'ignorance des lois pertinentes et de la façon de les utiliser dans la pratique de tous les jours », dit-il.

Des représentants d'anciens pays soviétiques - l'Azerbaïdjan, l'Arménie, le Bélarus, la Géorgie, le Kirghizistan, la Russie, le Tadjikistan et l'Ukraine - se sont rencontrés à Yaremche, dans l'ouest de l'Ukraine, les 14 et 15 septembre pour discuter du projet et de diverses questions liées à la sécurité des journalistes.

L'école sera dédiée à Georgiy Gongadze, journaliste ukrainien critique, enlevé et assassiné en 2000, et à Anna Politkovskaïa, reporter d'enquête assassinée en 2006 pour avoir critiqué les politiques du gouvernement russe en Tchétchénie. Ces deux meurtres mettent à nu les dangers auxquels s'exposent les journalistes, et l'échec du gouvernement, qui ne parvient pas à protéger la liberté de parole. À ce jour, personne n'a été inculpé de ces homicides.

L'Ukraine a été choisie pour accueillir la nouvelle école parce que les participants ont estimé que les journalistes du pays possèdent une expérience considérable dans la défense de leurs droits et qu'ils font preuve de solidarité, comme ce fut le cas après le meurtre de Gongadze.

Selon la veuve de Georgiy Gongadze, Myroslava Gongadze, qui est aussi une des architectes du projet, la formation « changera l'attitude (des journalistes) vis-à-vis de leur profession et leur apprendra à défendre leurs droits et ceux de leurs collègues ».

L'équipe du projet espère que d'autres groupes mêlés aux réformes des médias, tant dans la région que dans d'autres pays en développement, vont participer au projet. Pour plus de renseignements, communiquer avec le chef du projet, Oleg Panfilov à : panfilov@cjes.ru, ou avec la coordonnatrice du projet, Liudmyla Gumeniuk, à : liudmyla.gumeniuk@pro-mova.com



06/01/2008
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