Hadj, comment expliquer la complaisance de l'Etat ?
Depuis 2007 et de façon régulière, STMB/TOUR s'en sort avec le monopole de l'organisation du Hadj. Pourtant, rien vraiment ne justifie cette situation. En 2007, STMB/TOUR a organisé le Hadj le plus catastrophique de l'histoire du pays. Des pèlerins laissés en rade, un hébergement à la Mecque catastrophique qui a vu certains pèlerins faire leurs besoins dans les couloirs de l'immeuble et un retour des pèlerins qui a failli tourner au drame, particulièrement pour le dernier vol. Un Hadj calamiteux qui a obligé le gouvernement à revenir dans l'organisation du pèlerinage à la Mecque qui avait été cédé aux associations musulmanes. Mais n'empêche et contre toute attente, c'est la même société qui a été retenue pour organiser et conduire le Hadj de 2008. Devant le tollé des agences concurrentes, le gouvernement avait juste concédé qu'elles puisses recruter les pèlerins, mais qu'elles devaient confier leur convoyage à STMB. Ce que ces dernières ont énergiquement refusé. Le Hadj
Dans une situation de monopole, elle fixe de façon scandaleuse les prix et contraint les Burkinabè, dans notre sous région, à débourser plus de deux millions de francs CFA pour aller sur les lieux saints. Un tarif qui ne prend pas en compte l'alimentation des pèlerins sur place. N'est pas non plus compris le prix du mouton. Avec un prix inférieur, les agences qui ont organisé le Hadj en 2008 prenaient entièrement les pèlerins en charge. Ce qui n'était pas prévu, c'était le prix du mouton. STMB/TOUR annonce qu'il prend en charge le transport des pèlerins de leurs lieux d'hébergement à la mosquée. Mais en vérité, il ne le fait pas. Le nombre de bus est insignifiant, la résidence est trop éloignée de la mosquée centrale, obligeant nombre de pèlerins à débourser des frais supplémentaires pour le transport. Cette année encore, les conditions d'hébergement ont été catastrophiques. Les toilettes n'étaient pas entretenues exposant les pèlerins à des conditions de salubrité exécrables.
Au regard de tout cela, on se demande pourquoi le gouvernement continu à donner le monopole à STMB/TOUR. Faut-il croire les rumeurs qui disent que les responsables de la société "sucrent" les ministres en charge du pèlerinage ?
Il est peut-être temps que l'autorité supérieur de contrôle de l'Etat mette le nez dans les comptes du pèlerinage. Ça permettra de situer tout le monde. NAB