Esclavage et traite négrière : quelles différences ?

Du 25-31 Octobre 2009, l'université d'hivernage de Ouagadougou a tenu toutes ses promesses en confrontant des regards de chercheurs en sciences humaines. Partant du constat selon lequel " Le discours que produit le thème de l'esclavage en Afrique occulte sa réalité africaine. Pour une partie de l'opinion publique, l'esclavage est compris comme un fait des autres en l'occurrence des Européens. L'esclavage se résume alors à une traite et ses conditions effroyables ; traite opérée par les Européens qui, à partir des côtes du continent africain, ont ponctionné la sève qui était nécessaire à la vitalité du continent. La mise en accusation de l'Europe opère dans le continuum du discours sur le colonialisme et ses avatars ; le rejet de la mémoire de l'abolition est mis en évidence par opposition à la mémoire de l'esclavage.
L'Afrique a-t-elle une part de responsabilité dans ce qui est désormais qualifié de crime contre l'humanité ? " Pas besoin de faire un dessin pour constater qu'en ce troisième millénaire, le phénomène existe dans des proportions plutôt inquiétantes dans des pays proches du Burkina Faso où son abolition officielle n'est intervenue que très récemment. Hommes pusillanimes! A l'aide d'art visuel et d'exposés très instructifs, l'université d'hivernage de Ouaga a offert un programme très alléchant, intellectuellement parlant, aux étudiants, enseignants du secondaire et primaire. Cette belle initiative placée sous la coupe de l'Association des historiens africains a connu la participation de chercheurs venus de plus d'une quinzaine de pays d'Afrique, d'Europe et d'Amérique. La conférence inaugurale faite par le Pr Jean-Baptiste Khiétega a ouvert le ban d'une série d'interventions qui ont permis de comprendre les fondements historiques et anthropologiques des différentes formes d'esclavage qui ont sévi ou continuent de sévir sur le continent africain. Pour une première expérience, les efforts consentis par Baziémo, Mandé, Ky, Banhoro et les autres pour la tenue de cette université d'été-d'hivernage de Ouagadougou n'ont pas été vain car les fructueux échanges ont permis de jeter les bases de partenariats solides pour la promotion la recherches transcontinentales et la culture de l'universel dans le respect des différences. LOK



19/12/2009
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