Castro contre McCain
Fidel Castro s'est donc "senti obligé" d'effectuer "une analyse détaillée du candidat républicain". Le chef de l'Etat cubain a ainsi lu attentivement l'autobiographie de McCain, Faith of My Fathers [La Foi de mes pères], qu'il a fait "traduire très rapidement" pour l'occasion et vu le film télévisé basé sur les mémoires de John McCain et plusieurs fois diffusé pendant la campagne américaine.
Refaisant l'histoire de la guerre du Vietnam et celle de McCain, Fidel Castro s'adresse à l'ancien sénateur de l'Arizona : "Votre accusation contre des Cubains qui évoquaient entre eux un de leurs camarades capable de 'torturer un prisonnier jusqu'à la mort' et surnommé 'Fidel' manque du minimum d'éthique."
"Et je me permets de vous rappeler, monsieur McCain, que les commandements de la religion que vous pratiquez interdisent le mensonge. Les années de prison et les blessures que vous avez reçues [...] ne vous libèrent pas du devoir moral de dire la vérité."
Castro met ensuite McCain au défi "de trouver un seul cas de torture parmi le millier de prisonniers capturés lors des combats de la baie des Cochons. Or il s'agissait de citoyens nés à Cuba, équipés et soutenus par une puissance étrangère pour lutter contre leur propre peuple" [en 1961, des exilés cubains soutenus par la CIA avaient tenté de débarquer sur l'île]. Le Líder Máximo termine sa diatribe en demandant à McCain : "Vous qui êtes partisan de la peine de mort, [...] quelle attitude auriez-vous eu face à de tels actes ?"
LE REPÈRE • Le Líder Máximo derrière son frère
Selon le quotidien hispanique de Miami, "l'avantage de 1,11 % de Raúl sur Fidel est une situation inédite, car depuis 1976 c'était toujours le frère aîné qui obtenait les meilleurs scores". "Quatre députés ont été élus avec plus de 99 % des suffrages", indique El Nuevo Herald, qui signale également que "c'est dans les circonscriptions de La Havane qu'il y a eu le moins de bulletins valides, avec 93,6 %". "Les résultats publiés par la Commission électorale nationale laissent la voie libre à l'installation de la nouvelle Assemblée le 24 février et à l'élection du Conseil d'Etat, dont l'attrait principal est, finalement, de répondre à la question : Fidel Castro sera-t-il ou non réélu président ?" conclut le quotidien.