BSG : la série qui vous fera aimer la science-fiction
Qu'est-ce
qui ressemble le plus à une série de science-fiction… qu'une autre série de
science-fiction ? Sur le papier, l'intrigue de Battlestar Galactica (BSG) a un air de
déjà-vu. L'humanité a été anéantie par les Cylons, des robots si perfectionnés
qu'ils ont voulu supplanter leurs créateurs. Seuls quarante mille humains ont
survécu. Ils errent dans l'espace à bord de vaisseaux hors d'âge. Pourchassés
par les Cylons, ils tentent de retrouver le chemin de la Terre, leur Eden
perdu.
Que ce bref résumé ne vous dissuade pas de jeter un coup d'œil à Battlestar
Galactica, diffusée aux Etats-Unis sur Sci Fi Channel. Vous passeriez à côté de
"la meilleure série de science-fiction de tous les temps" (The Times), "l'un des trésors du petit écran" (Newsday), "une petite merveille minimaliste, sombre et
ambitieuse" (The San Francisco Chronicle). Pour le Los Angeles Times, la série est tout bonnement à Sci Fi
Channel "ce que les Sopranos sont à HBO" : un programme que les fans
regardent en boucle, décortiquent à longueur de forums et célèbrent lors de
conventions solennelles.
Alessandra Stanley, dans le New York Times, est plus explicite. "Entre drame et film
d'aventure, Battlestar Galactica est l'une des séries télévisées les plus
passionnantes. Elle nous embarque pour un voyage dans le temps et dans
l'espace, aux frontières de la moralité, de la politique et de la
métaphysique", assure-t-elle. Là encore, ce n'est pas forcément une
surprise. Il est dans l'essence de la science-fiction d'interroger identité et
limites de l'humanité. Le résultat est souvent loin d'avoir la fulgurance du
sabre laser. Alors, pourquoi BSG en particulier ?
Tim Goodman fournit d'autres arguments, dans le San Francisco Chronicle. Pour lui, la série a le mérite
d'aborder de "grandes questions" de façon beaucoup hardie que ses
comparses, Star Trek et autres Stargate. "La guerre, les races, la
religion, l'égalité des sexes sont des enjeux prégnants depuis le début. Ce
n'est pas souvent le cas, dans les séries de science-fiction comme
ailleurs." D'autant que les créateurs de BSG ont su faire d'une faiblesse
un atout. Leur petit budget les a forcés à miser, non sur les effets spéciaux
et les prouesses pyrotechniques, mais sur le scénario, le jeu des acteurs et la
mise en scène.
Toujours pas convaincus ? Allez faire un tour dans le New York Magazine. L'hebdomadaire donne quelques conseils aux
fans de BSG qui voudraient faire leur coming out et vivre leur passion au grand
jour. "Comment expliquer à votre petit(e) ami(e) que BSG n'est pas Star
Trek", mais mille fois mieux. Soit, dans l'ordre : pas de jargon inepte et
hermétique qui soulignerait que l'action se passe dans le futur (l'équipe de
BSG ose supposer que cela vous sautera aux yeux) ; les Cylons, construits à
l'image de l'homme, sont super-sexy ; il y a des explosions ("comme dans
Die Hard, mais sans Bruce Willis") ; la série n'est pas prise de tête (pas
de longs pensums pseudo-existentiels).
Si après cela, vous hésitez encore, une certitude : la science-fiction n'est
pas faite pour vous.
La quatrième et dernière saison de BSG est en cours de diffusion sur Sci Fi Channel
(Etats-Unis) et Sky One (Royaume-Uni).
Marie Béloeil