Basile Guissou, un rongeur de mémoire et d'histoire
Pendant le Festival Ciné droit libre, ce vendredi 6 juillet 2007 a été projété au Centre culturel georges Méliès, le documentaire Sankara, l'homme intègre. Cette projection a été suivie d'un débat auquel participaient le réalisateur du documentaire, le Pr Basile Guissou, actuel directeur du Centre national de recherche en sciences et technologies.
Au cours dudit débat, le Pr Basile Guissou (ministre pendant 4 ans), ancien ministre des rélations exterieures sous la Révolution a affirmé avoir démissioné pendant la Révolution car dit il, il sentait que les choses allaient mal finir. Pourtant, nombre de personalités présentes dans la salle de débat contestent ces propos. Par exemple, Jean Hubert Bazié, journaliste attitré de Sankara pendant la Révolution affirme le contraire. Selon ce dernier, Basile Guissou n'a jamais démissionné d'un quelconque poste pendant la Révolution. Il a été plutôt contraint de partir. Nous avons approché dans la salle, des personnalités politiques de la période de la Révolution, des historiens et journalistes pour en savoir plus. Tous ont soutenu les propos du journaliste Hubert Bazié à savoir que Bazié Guissou n'a jamais démissioné d'un quelconque gouvernement sous la Révolution.
Par la suite, Pr Guissou, s'est emporté, a insulté "d'imbécile", et traité "d'idiot" un jeune homme qui voulait savoir pourquoi en tant que Sankariste il a réjoint le CDP, le parti au pouvoir. Son attitude a offusqué une grande partie du public. Plus de la moitié des gens après avoir hué Basile Guissou ont quitté la salle. Un nombre restreint, quand bien a désapprouvé la réaction de Basile Guissou, est resté et a suivi le débat jusqu'à la fin.
Continuant les injures, le micro de Guissou lui a été coupé. Il a aussi menacé de quitter la salle puis est revenu a de bons sentiments. Il s'est alors excusé et a demandé à l'assistance de le comprendre car depuis 20 ans, il se fait insulter de traitre de la cause sankariste.
Quand bien même il est resté pour la suite du débat, il a bien pris soins d'esquiver ou de ne pas répondre à nombre de questions qui lui étaient posées. Pour les rares réponses aux questions, on peut retenir le fait qu'il ait déclaré que Sankara n'a pas fait la Révolution, c'est plutôt la population burkinabè qui a fait cette révolution. Puis de souligner que l'homme Sankara sentant sa mort, appelait son épouse "ma Veuve" et ses enfants "mes Orphélins". D'ailleurs dit-il n'ayant pas vu Blaise Compaoré tirer sur Sankara, il ne peut donc pas affirmé que c'est Blaise qui a tué ce dernier.