Allemagne – France : Paris irrite sérieusement Berlin
La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, devait recevoir, aujourd'hui à Paris, son homologue allemand et les directeurs des banques centrales allemande et française. Elle a dû annuler hier la rencontre, Nicolas Sarkozy l'ayant priée de l'accompagner dans l'Allier. Signe, selon la presse allemande, que ce dernier a besoin de soutien pour reconquérir le cœur des Français avant les élections municipales, et que la relation franco-allemande est pour lui tout à fait secondaire. Nicolas Sarkozy a de plus annulé la traditionnelle rencontre franco-allemande de Blaesheim, repoussée de trois mois pour des questions de calendrier.
Et les deux quotidiens de dresser la liste des différends entre le président français et la chancelière allemande : l'idée d'"union méditerranéenne", mais aussi la politique agricole, la protection du climat et la diplomatie française "de la centrale nucléaire".
Suit un plaidoyer particulièrement cynique en faveur du libéralisme. Car l'EEAG ne cache pas que ces bienfaits seront inégalement répartis : les plus riches et les plus qualifiés en profiteront, tandis que les autres subiront la concurrence des immigrés et des travailleurs des pays à bas salaires. Pour autant, les gouvernements ne doivent surtout pas s'attacher à la préservation des emplois et des salaires, affirme le rapport, en condamnant l'augmentation du salaire minimum et des indemnités de chômage en Allemagne. Il leur faut plutôt "essayer de répartir correctement les gains générés par la mondialisation", en finançant des programmes de reconversion ou en subventionnant les travailleurs qui acceptent un nouvel emploi moins bien payé.
Enfin, se félicite l'EEAG, la mondialisation va accélérer la déréglementation des marchés du travail, ce qui augmentera la flexibilité de l'emploi et limitera le pouvoir des syndicats.