ALGÉRIE • Le président Bouteflika s'en prend à la presse
Le
chef de l'Etat ne supporte pas les critiques d'une partie de la presse qu'il
juge "malveillantes" alors que le pays va bien. La liberté
d'expression n'est pas un luxe pour les nations riches, lui répond le quotidien
El-Watan.
Si un lecteur – ou même un dirigeant suprême – peut être lassé de cette
critique permanente du régime et de ses représentants, fatigué de cette
opposition systématique, ce n'est pas de la malveillance si les grands
quotidiens privés sont plus lus que les grands quotidiens officiels et si les
Algériens vont plus facilement "flasher leur démo" [pirater son
récepteur satellite de télévision] qu'adhérer au RND [Rassemblement national
démocratique, soutien de Bouteflika]. Sauf à croire que nous sommes en temps de
crise (permanente) et qu'il faut se serrer les coudes et ne parler que des
choses positives, un opposant est aussi utile dans un pays que l'ABS dans une
voiture. Peu de temps avant le discours du président et pendant que deux
ministres critiquaient les maires élus, le mouvement associatif, les jeunes,
les chômeurs et la société d'une manière générale, le représentant d'Amnesty
International en Algérie était arrêté. L'ONG venait de publier un rapport qui établissait que les droits de l'homme ne sont pas
respectés en Algérie. Pour le prouver, la police a arrêté son représentant.
Soyons positifs : on doit préciser qu'il a été relâché. Restons négatifs : les
dermatologues savent qu'il ne sert à rien de cracher dans son miroir pour
guérir de l'eczéma.
Chawki Amari
El
Watan