Soulèvement populaire au Burkina Faso
Soulèvement populaire au Burkina Faso, les syndicats commémorent le 42e anniversaire
Les syndicats du Burkina Faso ont commémoré ce jeudi 03 décembre 2007, le 42e anniversaire du premier soulèvement populaire qui a mis fin en 1966 au régime de Maurice Yaméogo, le premier président du Burkina Faso. « Les travailleurs et la jeunesse sont descendus massivement dans la rue pour dénoncer et rejeter la mauvaise gestion de la chose publique par les autorités de la première République de feu le président Maurice Yaméogo » a déclaré à cette occasion, Tolé Sagnon, le président du mois de l'inter-syndical et secrétaire général de la CGT-B.
Abattement de 20% des salaires, réduction des allocations familiales, blocage des avancements pendant deux ans telles ont été les mesures prises par Maurice Yaméogo reélu en 1965 avec un taux de 99,97%. Pour contrecarrer toutes manifestations, le régime de Maurice Yaméogo a restreint les libertés démocratiques et syndicales. Conséquence : les syndicats organisent une grève générale le 3 janvier 1966. C’est elle qui a conduit à la chute du pouvoir Yaméogo.
En cette année 2008, les syndicats trouvent une similitude entre les faits de 1966 et ceux que vivent les Burkinabè aujourd’hui. "Après la flambée des prix que nous avons dénoncée ces derniers mois, les fêtes de fin d'année nous ont encore donné l'occasion d'assister à une grande valse des étiquettes. Au plan des libertés, les sanctions arbitraires prises contre des responsables et militants syndicaux (SAMAE) etc. ne sont toujours pas levées, le gouvernement se refusant à reconnaître que lesdites sanctions sont attentatoires à la liberté syndicale. La question de l'impunité reste tout aussi actuelle. Rien que la semaine dernière, nos organisations syndicales ont dans une lettre circulaire unitaire dénoncé les mauvaises gestions que la presse a récemment évoquées et relatives au PDDEB et à la Direction générale des douanes". Face à cette situation et pour éviter un deuxième 3 janvier 1966, les syndicats suggèrent au régime de Blaise Compaoré la satisfaction des différentes revendications notamment la hausse du pouvoir d’achat et l’amélioration des conditions de vie des populations. Ils appellent également le peuple à s’unir et à s’engager dans les luttes fermes pour la défense des libertés démocratiques et syndicales.
Ramata