Protestation contre les exécutions extrajudiciaires
Elles sont huit (08), les organisations de défense des droits humains qui ne décolèrent pas contre le gouvernement. Elles ont pu constater après plusieurs enquêtes sur le terrain que le droit à la vie, le respect de la dignité humaine et l'accès à la justice ne sont pas des réalités pour tous les Burkinabè.
Du 15 octobre 2001 au 9 janvier 2002, ce sont 106 corps des personnes arrêtées et exécutées par les forces de l'ordre qui ont été recensés par le Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP). Ces personnes "ont été ligotées, méthodiquement alignées face contre terre, froidement exécutées, jetées dans la nature et livrées en pâture aux vautours ", avait déclaré le MBDHP. A la suite de ces protestations, une certaine accalmie a été observée par les défenseurs des droits humains. Mais ces dernières années, ils constatent un retour des exécutions extrajudiciaires. Dix personnes ont été froidement exécutées à la veille du 11 décembre 2008 à l'Est et les corps de deux jeunes retrouvés sur la route de Léo le 29 décembre dernier. Sous prétexte de la lutte contre l'insécurité, les forces de sécurité profitant de l'état psychologique des populations se livrent à de graves violations des droits humains. Ces éléments de défense et de sécurité auteurs d'exactions jouissent cependant d'une impunité totale. Ce qui n'étonne pas les défenseurs des droits humains parce que ces derniers sont encouragés et protégés par leur hiérarchie.
Les organisations des droits humains exigent la fin de ces exécutions extrajudiciaires et de tous les actes de tortures commis par les forces de l'ordre. Ces pratiques sont non seulement des entorses aux textes et loi que le Burkina a adoptés et une violation de toutes les conventions internationales qu'il a librement signées. "En 10 ans, la performance de ces stratégies reste à prouver", rappelle le président du MBDHP.
Les huit organisations de défenses des droits humains regroupés dans un "cadre de concertation" appellent le gouvernement au respect strict de la légalité et des conventions internationales dans la lutte contre le banditisme. ARN