Pluies d'injures sur Blé Goudé
Les "chiens" de Blaise Compaoré s'en sont pris au "chien" de Gbagbo, Blé Goudé. Il ne se sera pas rendu pas finalement rendu à Abidjan avec le panel des chefs d'Etat, mais le président burkinabé peut se consoler d'avoir aussi "des patriotes".
"Charles Blé Goudé ministre sans diplôme", "Blé Goudé ministre de la rue", "Blé Goudé va te faire…", "Quel sale Blégoudé!", ou tout sobrement "Blé Goudé je ne suis pas content". Voici pour les moins virulents, les moins excitants, ce qu'on pouvait lire et entendre ce jeudi 11 février à la Place de la Nation. Parce qu'ils "aiment leur Patrie", ils aiment leur président, des Burkinabè dans un mouvement spontanément suscité ont bandé leurs muscles pour dire non aux propos injurieux de Blé Goudé, le ministre de la jeunesse du Président Laurent Gbagbo. Le mouvement "J'aime ma patrie" que l'opinion publique a découvert le 9 février à travers une conférence de presse dit être né pour soutenir le président du Faso, l'un des cinq membres du panel de l'UA au titre de la CEDEAO chargé de trouver une solution contraignante de sortie de crise en Côte d'Ivoire. Les membres du mouvement "J'aime ma patrie" se sont donnés comme mission la protection de l'intégrité physique et morale du président, vilipendé et discrédité, selon leurs mots, par Charles Blé Goudé le leader des jeunes patriotes de Côte d'Ivoire. "J'aime ma patrie" rassemble un public divers dont les chefs coutumiers. Les jeunes n'étaient pas seuls. Ils avaient le soutien de la chefferie coutumière, désormais alliée inconditionnelle de Blaise Compaoré. Ces gardiens de la tradition sont venus "mettre leur bouche sur le troublions de Gbagbo". Si les ancêtres devaient les écouter, Blé Goudé ne survivra pas à toutes les malédictions sorties de ces vénérables bouches. A la géhenne des coutumiers est venu s'ajouter la "fatwa" des religieux, eux aussi présents en nombre pendant le meeting. Peut être y avait-il toutes les confessions religieuses mais ce sont les musulmans qui étaient en exergue avec un Cheick ostensiblement installé à la première loge. Et qui donc pouvait manquer à l'appel quand les coutumiers et religieux sont devant. Les artistes, on n'a pas vu les grosses pointures. Mais il y avait quand même certaines têtes d'affiche. Mais vraisemblablement toutes les participations n'étaient pas enthousiastes. Les femmes de Simon par exemple. Dans leurs blouses vertes, elles constituaient une escorte visible dans le cocktail. Marchant nonchalamment, elles ne donnaient pas l'impression d'être dans leur rôle. De leur témoignage, ces balayeuses ont affirmée avoir été démarchées pour faire le déplacement de Place de la Nation sans pour autant dire qui était leur démarcheur. Les élèves, par contre, étaient plus bavards. Les lycéens de Marien N'Gouabi, de Nelson Mandela, de Bambata étaient au meeting pour obéir aux recommandations de leur surveillant. Pour ces établissements publics cités, l'après midi du 11 février a été blanche pour leur permettre de prendre part au meeting et à la marche. Les commerçants et les travailleurs du secteur informel (le plus gros contingent de groupes représentés à ce meeting) portaient les pancartes les plus parlantes. Blé Goudé et dans une moindre mesure son mentor Gbagbo ont été bien "lavés". Divers supports servaient d'écriteaux. Un tee-shirt (il y avait d'ailleurs des tee-shirt j'aime ma Patrie confectionnés pour l'occasion), une planche, un morceau de carton, un véhicule, tout était bon pour porter un message. Pour être vu, il fallait porter soit un écriteau ou un poster de Blaise Compaoré. Parmi les manifestants, certains confrères étaient en bonne place. Pas seulement comme des manifestants, mais comme les cerveaux. Ils étaient de ceux qui ont initié le mouvement.
Après Ouagadougou le 11 février, Bobo-Dioulasso était sorti le lendemain 12 février pour la même cause. Le 17 février c'était le tour de Fada de jauger sa côte de patriotisme et d'amour pour le Président Compaoré.
Les membres de "j'aime ma patrie" n'auront pas cependant, l'agréable honneur d'accueillir leur champion de retour d'Abidjan. Devant la rage de Blé Goudé, Blaise Compaoré a finalement renoncé de se rendre à Abidjan. Boukari Ouoba