Liberté provisoire refusée à Moussa Kaka
Reporters sans frontières déplore l’obstination du ministère
public à maintenir en détention Moussa Kaka, directeur de la station privée
Radio Saraounia, correspondant de Radio France Internationale (RFI) et de
Reporters sans frontières au Niger, après que le procureur de Niamey a fait
appel de la décision du juge d’instruction acceptant une demande de mise en
liberté provisoire.
"Nous regrettons que le ministère public se montre déterminé
à maintenir Moussa Kaka en prison, en dépit de l’avis du juge en charge de
l’enquête. Cette épreuve de force dure depuis neuf mois et risque de continuer
encore longtemps, si les autorités n’acceptent pas de relâcher enfin la
pression qu’elles font peser sur le journaliste depuis bientôt un an. La
procédure en cours peut se poursuivre sans que Moussa Kaka soit privé de sa
liberté", a déclaré l’organisation.
Le juge d’instruction en charge de l’affaire de Moussa Kaka a
accepté, le 23 juin 2008, la demande de mise en liberté provisoire déposée le
11 juin par l’avocat du journaliste. Moussa Kaka devait s’engager à se tenir à
la disposition de la justice pour les besoins de l’instruction et signaler tous
ses déplacements et ses éventuels changements d’adresse.
Le procureur de Niamey, qui disposait de trois jours pour
introduire un recours à cette décision, a immédiatement fait appel. Suite à ce
recours, l’appel étant suspensif, Moussa Kaka est maintenu en détention à la
prison civile de Niamey.
Moussa Kaka a été arrêté le 20 septembre 2007 à Niamey. Il a été
inculpé de "complicité de complot contre l’autorité de l’Etat". Il
lui est reproché d’avoir fait preuve, au cours de contacts téléphoniques avec
un chef de la rébellion touarègue du Mouvement des Nigériens pour la justice
(MNJ), d’une prétendue "connivence" avec ce groupe armé basé dans le
nord du pays. Il risque la prison à vie. RSF