Le rapporteur spécial sur la liberté d’expression se comporter en procureur
"La modification du mandat du rapporteur spécial sur la liberté d’expression est dramatique. Elle fait d’un défenseur de la liberté d’opinion un procureur qui a pour mission de traquer ceux qui abusent de cette liberté", s’est inquiétée Reporters sans frontières.
"Nous ne cessons de le rappeler : bientôt deux ans après sa création, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies est toujours loin d’être à la hauteur de la tâche dont il a la charge. La modification du mandat du rapporteur spécial sur la liberté d’expression est dramatique. Elle fait d’un défenseur de la liberté d’opinion un procureur qui a pour mission de traquer ceux qui abusent de cette liberté. Il existe d’autres mécanismes pour condamner les attaques racistes ou diffamatoires par voie de presse. Ce n’est pas au rapporteur spécial sur la liberté d’expression de s’en charger. Pourquoi alors ne pas demander demain au rapporteur en charge de la liberté de religion et de conviction de relever les atteintes aux droits de l’homme commises au nom de la religion ? Ce raisonnement est absurde", a déclaré Reporters sans frontières.
"Le poids croissant des Etats membres de l’Organisation de la conférence islamique au sein de ce Conseil est inquiétant. Toutes les décisions de l’instance onusienne sont maintenant prises en fonction des intérêts des pays musulmans ou d’Etats puissants qui savent s’entourer d’alliés, comme la Chine ou la Russie. Le secrétaire général des Nations unies doit intervenir au plus vite", a ajouté l’organisation.
"Par ailleurs, en mai 2007, les mandats des rapporteurs spéciaux sur Cuba et le Belarus, deux des pires prédateurs de la liberté de la presse dans le monde, n’avaient pas été renouvelés. La semaine dernière, c’était au tour de la République démocratique du Congo de se débarrasser de son rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme. Ces pays, dans lesquels des violations graves des droits de l’homme sont commises chaque jour, ne font plus l’objet d’un travail minutieux d’observation et de dénonciation de la part de l’ONU. C’est déplorable", a conclu Reporters sans frontières.