La hausse du prix des tourteaux rend davantage vulnérable les animaux
Dans le concert des crieurs pour la vie chère, il y a peu d'allusion à l'activité de l'élevage. Or justement, quelle est cette absurdité de continuer à baisser les taxes sur les produits laitiers importés et à continuer à maintenir la TVA et autres taxes sur les sous produits d'élevage au niveau national ?
Dans les mesures gouvernementales consistant à ramener les prix des produits de grande consommation (lait y compris) à un niveau compatible avec le pouvoir d'achat des Burkinabè, les éleveurs ont été oubliés comme d'habitude. Le gouvernement a décidé la levée de la TVA sur l'huile produite localement et non pas sur les tourteaux destinés à l'aliment bétail. Et comme c'est la même graine de coton qui sert à produire à la fois et huile de coton et les tourteaux destinés à l'aliment bétail, finalement le gouvernement n'a rien réduit du tout. En effet, ce sont les éleveurs qui paient la TVA pour les autres. On se rend compte que dans ce domaine, à la vérité, l'Etat faisait une triple imposition. Sur la graine de coton, il percevait une TVA. Sur l'huile de coton, il percevait la TVA et enfin sur les tourteaux et l'aliment bétail, il percevait également une TVA. En décidant de renoncer à la TVA sur l'huile de coton, il conserve néanmoins la TVA sur la graine et la TVA sur les tourteaux de coton et sur l'aliment bétail.
Comme on le voit, en fait de générosité, le gouvernement ne l'est pas du tout. Il reporte la taxe TVA sur une autre branche d'activité qu'il aurait dû aider de toutes ses forces. Des produits qui font l'objet aujourd'hui d'exonération fiscale, il y a le lait et les sous produits laitiers. On peut penser qu'en concédant l'exo sur les produits laitiers, l'Etat a voulu résoudre un problème immédiat. Mais à long terme, la question reste entière. Il faut plutôt soutenir la production locale et à ce propos, il faut forcément résoudre la question de l'aliment bétail.
Quand on regarde l'évolution des prix de l'aliment bétail, on est plutôt décontenancé. Sur les deux dernières années, les prix de l'aliment bétail ont évolué de façon extraordinaire. En 2007, la tonne de tourteaux était vendue entre 40 000 et
La SOFITEX spécule donc actuellement sur la graine avec des intermédiaires véreux qui sont prêts, dans les semaines à venir, à sortir ces stocks pour les acheteurs étrangers. L'année dernière, la sortie de la graine a été massive en direction du port de Lomé, à partir de mai-juin, au moment où les unités locales avaient un mal de chien à trouver la graine. Ce qui a naturellement fait grimper le prix de la tonne tourteaux sur le marché à cette période, à environ 100 000 francs CFA. Depuis lors, les prix ne sont plus redescendus à leur niveau normal.
Avec le prix de la tonne de l'aliment bétail à
Il faut quand même se souvenir de ce dicton du vieux Roger Tall, docteur vétérinaire de son état : " la santé humaine dépend de la santé animale… ".
La situation à ce niveau est préoccupante. L'Etat ne peut pas continuer à ne rien faire. C'est une question de vie ou de mort. Actuellement, le secteur est sinistré. Il ne faut pas le laisser mourir. L'approvisionnement à long terme en lait des Burkinabè dépend de ce que le gouvernement fera aujourd'hui. En même temps, on ne comprend pas qu'avec les prix pratiqués sur la graine de coton, on paye les producteurs de coton à ces prix de misère. Le kilogramme de coton est acheté au paysan, pour la campagne en cours, à 145 f/kg. Une misère qui a découragé plus d'un paysan producteur de coton.
La spéculation sur le prix de la graine de coton profite à tous sauf au paysan. L'Etat ne peut pas durablement ignorer cette situation. Newton Ahmed Barry
Extrait de la déclaration de l'Organisation des consommateurs du Burkina ( OCB)
(…) En ce qui concerne l'augmentation du prix de l'huile de coton, nous disons qu'il était temps que le gouvernement intervienne dans ce secteur, car le prix de la graine de coton avait atteint un niveau incompréhensible : si le prix de la tonne de graine de coton était entre 20 000 et