Inondation : les donateurs se bousculent...
L'ex palais de la présidence à Koulouba ne désemplit pas. Le monde des généreux se bouscule toujours, avec une relative non indifférence à l'œil de la camera de la TNB. Chacun pose son "vloppe" dans la sébile de la solidarité et s'en va faire voir sa tronche à la télé. En tout cas ils sont enthousiastes les burkinabè solidaires. En moins d'un mois, la rondellete somme de 3 milliards a été rassemblée. Tout ne vient pas des seuls burkinabè, mais c'est quand même un élan de solidarité extraordinaire auquel nous assistons.
Sous l'instigation de Tertius Zongo la récolte des dons se fait dans les règles de l'art. Une fiche de souscription mentionne les dons, quel qu'en soit le montant et la nature. A la fin de chaque journée, un point est fait et diffusé dans les médias. Les burkinabè suivent au jour le jour l'évolution de la cagnotte. Les fonds collectés de même que les chèques sont reversés au Trésor public. Les produits périssables sont envoyés à la mairie centrale pour distribution dans les arrondissements. Les vivres destinés aux mêmes sinistrés sont stockés dans les magasins SONAGESS. Les comités de crise mis en place dans les arrondissements, font le point de la collecte au niveau des arrondissements au comité ad hoc installé à l'ex palais. Le secrétaire permanent du Conseil national de secours d'urgence et de réhabilitation (CONASUR) en assure la présidence, assisté d'un représentant de la commune de Ouagadougou.
Quelle prise en charge pour le comité ad hoc ?
Selon des informations disponibles, la question de la prise en charge des membres du comité ad hoc a été posée. Un projet de budget a été joint à la requête. Il est admis, cependant que le désintéressement des membres du comité ne proviendra des fonds collectés. C'est le budget de l'Etat qui devra le supporter.
En entendant Mme Marie Paule Compaoré née Kambou directrice de développement social de la commune de Ouagadougou et responsable en charge de la répartition des vivres et autres dons sur les sites se démène comme elle peu. Il y a 88 sites à gérer.
Les difficultés sont entre autre le manque de logistique et chaque arrondissement se débrouille comme il peut pour acheminer les vivres dans les différentes écoles. Mais Comment la situation de ceux qui ne sont pas sur les sites est-elle gérée ? Selon Mme Compaoré les sinistrés qui ne sont pas dans les sites doivent se faire recenser, des gens commis à la tâche de distribution vont localiser où ces derniers habitent pour pouvoir s'occuper d'eux après. Quant aux personnels qui veillent aux grains jour et nuit, le maire selon toujours la directrice de développement social de la commune de Ouagadougou a demandé de faire un projet de budget pour les désintéresser et le budget doit s'étaler jusqu'en novembre. Mais pour le moment à ce qu'on dit c'est le bourgmestre qui gère cette situation au jour le jour en entendant qu'on mette quelque chose dans son escarcelle. La commune, comme l'Etat, a été pris au dépourvu par le sinistre du 1er septembre.
Une étude aurait été faite par l'institut de recherche pour le développement (IRD) en 2008 dans le village de Sandogo dans l'arrondissement de Boulmiougou après une inondation. Sur la base de cette étude la commune a recherché des fonds auprès de ses partenaires qui devraient lui servir en cas de survenue d'une catastrophe mais selon toujours Mme Compaoré, cette requête n'a pas eu d'échos favorables auprès des partenaires.
Les arrondissements de Boulmiougou et de Bogdogo enregistrent plus des sinistrés que les autres arrondissements. Ils reçoivent chacun 300 000fcfa, les autres reçoivent 150 000fcfa pour la popotes. Mais on n'a pas été en mesure de nous indiquer combien de sacs de céréales les 88 sites de Ouagadougou utilisent pour la cuisine par jour. Il en est également question des statistiques. L'ONG SOS Sahel qui apporte son soutien aux sinistrés depuis le 1er septembre a des difficultés pour avoir des statistiques au niveau des arrondissements et même dans la commune de Ouagadougou. Un de leurs agents aurait été rabroué sans ménagement au prétexte qu'il cherche les statistiques pour faire quoi ? Les responsables de cette organisation non gouvernementale disent vouloir ces statistiques pour évaluer les besoins qu'un de leur partenaire est prêt à financer. Pour le cas des élèves et étudiants sinistrés qui ont perdu diplômes et autres pièces justificatives, Mme Compaoré rassure que des solutions seront trouvées. Mais de plus en plus on déplore la cacophonie qu'il y a dans la distribution des vivres sur les sites. Prétextant qu'il n y a pas de véhicules pour acheminer les vivres dans les sites, certains malins à l'aide de leurs montures disparaissent avec des sacs du riz et autres vivres. Un ex conseiller du secteur 19, serait allé déposer des sacs de vivres destinés aux sinistrés chez lui avant de les acheminer dans les écoles suite aux dénonciation. Dans le village de Zongo, une élue aurait également amené des vivres qu'elle a parqués chez elle. Elle se serait improvisée cuisinière des sinistrés. Mais ces derniers ont vite réagi en le signifiant qu'ils n'en veulent pas. Merneptah Noufou Zougmoré