Droit de l’homme en Chine : Reporters sans frontières mobilise
« Le soutien du
public parisien ne nous a jamais fait défaut au cours de cette journée et nous
tenons à remercier toutes les personnes qui se sont retrouvées autour de nos
mots d’ordre en faveur des droits de l’homme et de la liberté d’expression en
Chine. Cette mobilisation n’avait rien d’évident, compte tenu du dispositif
policier exorbitant mis en place pour sécuriser le trajet de la flamme et des
consignes d’extrême fermeté données aux forces de l’ordre. Les autorités
chinoises ne peuvent plus mépriser les appels à la libération des prisonniers
politiques et à un dialogue sur le Tibet. Il revient également aux chefs d’Etat
et de gouvernement de tenir compte de cette mobilisation, en boycottant la
cérémonie d’ouverture des Jeux, le 8 août », a déclaré Reporters sans
frontières.
La flamme olympique a
débuté son parcours sous très haute surveillance aux alentours de 12 h 30 dans
la Tour Eiffel. D’emblée, des milliers de sympathisants de Reporters sans
frontières et de la cause tibétaine étaient rassemblés le long du trajet,
tandis que trois alpinistes ont déployé un drapeau aux couleurs de la campagne
Pékin 2008 sur l’un des piliers de la Tour Eiffel. Les militants ont été
violemment interpellés. Les trois alpinistes de la Tour Eiffel ont été délogés
par les pompiers et le drapeau, retiré du pilier. Ils ont été libérés après
deux heures.
A de multiples reprises,
les policiers, très tendus, ont confisqué les fanions, les banderoles de
Reporters sans frontières et les exemplaires du quotidien Libération qui avait
titré en une : « Libérez les JO », avec en illustration, les
cinq menottes disposées en anneaux olympiques. Ces scènes ont notamment eu lieu
aux abords du siège de France Télévisions.
Peu avant, des militants
de la cause tibétaine ont réussi à éteindre la torche, obligeant les
organisateurs à la transférer dans un bus.
Un autre drapeau de
Reporters sans frontières a été déployé au troisième étage d’un immeuble de
l’avenue des Champs-Elysées où la flamme a été huée par une foule importante.
Une banderole a également été accrochée à un immeuble de l’avenue Marceau. A
l’hôtel de ville, les opposants au régime chinois ont dépassé en nombre les
supporters des Jeux olympiques.
Quatre militants de
Reporters sans frontières, dont le secrétaire général Robert Ménard, ont
déployé une banderole de 8mx8m sur la façade de Notre Dame à Paris. Des
manifestants étaient réunis sur le parvis et scandaient « Liberté en
Chine, liberté au Tibet ».
Des voix se sont également
fait entendre au sein de la classe politique. Le député Bruno Leroux a expliqué
au nom du Parti socialiste que toutes les protestations non-violentes seraient
les bienvenues. La chef de file du Mouvement démocrate (Modem) à Paris,
Marielle de Sarnez, qui participait aux manifestations, a appelé le
gouvernement a avoir une position tranchée sur la question des droits de
l’homme. Cinq personnes, dont Mireille Ferri, vice-présidente du conseil
régional d’Ile-de-France, et l’élu Vert Sylvain Carel ont été interpellés par
la police au cours de multiples incidents qui ont débuté avant même le départ
de la flamme. Une quarantaine de députés issus de tous les groupes politiques
ont manifesté devant l’Assemblée nationale pour le respect des droits de
l’homme au Tibet. Les forces de l’ordre ont, là encore, confisqué les fanions
de la campagne Pékin 2008 et les drapeaux tibétains arborés par quelques
personnes venues se joindre aux élus.
La flamme n’a plus quitté
son bus de l’Assemblée nationale au stade Charléty, où s’est clôt son parcours.
Le symbole olympique est entré dans le stade sous les huées. Les forces de
l’ordre ont à nouveau confisqué les fanions de Reporters sans frontières et les
drapeaux tibétains, ne tolérant que les drapeaux chinois ou les effigies de la
compétition (sponsors, logos des Jeux) sur la voie publique. Les opposants au
régime chinois qui refusaient de rendre leurs emblèmes ont été immobilisés et
menottés.
Le 6 avril 2008, une
quinzaine de sympathisants de la section britannique de Reporters sans
frontières ont manifesté lors du passage de la flamme olympique à Londres. Une
banderole de la campagne de Pékin
Quatre mois sans nouvelles : Reporters sans
frontières demande aux autorités de préciser les raisons du maintien en
détention du blogueur Fouad Al Farhan. RSF