Crise à Air Burkina : Les agents dénoncent la discrimination
Le personnel d’Air Burkina a observé un arrêt de travail de deux jours les 1er et 2 février 2008 pour dénoncer leurs conditions de travail.
"A travail égal, salaire égal. Chelala : raciste" pouvait-on lire, affiché sur le portail du siège de la compagnie Air Burkina, le vendredi 1er février 2008. Pour cause, le personnel a décidé d’aller en grève pour dénoncer leurs mauvaises conditions de travail. Selon Yacouba Sawadogo, secrétaire général adjoint du comité CGTB, Air Burkina et délégué du personnel, la grève est liée à la perte des avantages des travailleurs. Ils denoncent entre autres l’inégalité dans le traitement salarial, la non revalorisation des salaires depuis la privatisation, la non formation des employés (des pilotes), la non conformité par rapport aux autres employés du groupe des frais de mission des Burkinabè, la non considération des pilotes burkinabè. "Quand on a la peau noire, on a droit à rien", a martelé M. Sawadogo.
Pour preuve, d’après lui un pilote burkinabè et de surcroît commandant de bord touche environ
Toujours au sujet des pilotes, les responsables du personnel ont donné une autre preuve d’injustice dans le traitement des pilotes. Ils ont fait comprendre que la prime horaire d’un commandant de bord burkinabè est de trois mille neuf cent cinquante francs (
Quant aux frais de mission, les délégués du personnel ont affirmé que les travailleurs sont traités différemment des autres travailleurs dans les autres pays notamment le Mali. "Nous avons constaté que la compagnie aérienne du Mali faisant partie du même groupe que nous, est traitée différemment. Pourtant c’est Air Burkina qui a contribué à asseoir la compagnie malienne en fournissant des techniciens, des pilotes, des hôtesses, des stewards", a expliqué M. Sawadogo. D’après lui, un Malien a
Pour l’hébergement c’est le directeur général qui loue les chambres d’hôtel, a-t-il précisé. L’hébergement est chiffré à
Néanmoins nous avons eu des échos des négociations dans un autre endroit entre les délégués des travailleurs et les responsables de la compagnie avec comme facilitateurs le secrétaire général du ministère des Transports, Mathieu Bouda et la secrétaire générale du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, Léontine Zombré. Vers 18 h 20, samedi 2 février 2008, les représentants du personnel sont revenus avec comme acquis un protocole d’accord entre les deux parties. Il ressort du document que "la délégation de la compagnie Air Burkina s’est engagée à examiner favorablement et avec la plus grande attention les points portant sur entre autres : la revalorisation salariale du personnel et le réajustement sur l’Air Bus A319 et le MD 87, l’application de la grille des indemnités et des frais de missions, l’application de la note de service sur l’indemnité de transport ; la régularisation des travailleurs en situation irrégulière".
L’accord a été signé pour la compagnie Air Burkina par son président de conseil d’administration (PCA), Mamady Sanoh, et le directeur des Ressources humaines de son Altesse Aghan Kan, Louis Olivares. Du côté des travailleurs, le document a été signé par les délégués du personnel et syndicaux, Damata Ganou et Francis Ouédraogo, représentant l’Etat comme facilitateurs, l’accord a été paraphé par le secrétaire général du ministère des Transports, Mathieu Bouda, et la secrétaire générale du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, Léontine Zombré.
Voila qui engage et la société Air Burkina, et ses travailleurs, et l’Etat burkinabè. Pour matérialiser l’accord, un comité de négociation sera mis en place ce lundi sous la supervision du ministère des Transports. Qu’à cela ne tienne, Francis Ouédraogo appelle toujours ses collègues à la mobilisation. Et de souligner que leur seule arme pour défendre leurs intérêts reste leurs syndicats respectifs.