"Moussa Kaka doit être libéré"
Reporters sans frontières rend publique, le 15 octobre 2007, la liste des 68 premiers signataires d’un appel à la libération de son correspondant au Niger, Moussa Kaka. La pétition restera ouverte tant que le journaliste n’aura pas été libéré. Pour la signer, témoignez de votre soutien à l’adresse : moussa@rsf.org.
Moussa Kaka, directeur de Radio Saraouniya, correspondant au Niger de Radio France Internationale (RFI) et Reporters sans frontières, a été arrêté le 20 septembre 2007 et inculpé de "complicité de complot contre l’autorité de l’Etat". Il lui est reproché d’avoir eu des contacts réguliers avec la rébellion touareg du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), et notamment avec l’un de ses chefs. Il risque la prison à vie.
"Appel à la libération du journaliste Moussa Kaka
Monsieur le Président de la République du Niger, Mamadou Tandja,
Nous, journalistes, artistes et avocats d’Afrique, ne comprenons pas pourquoi Moussa Kaka croupit aujourd’hui à la prison civile de Niamey. Nous avons écouté vos ministres. Ils ne nous ont pas convaincus. Nous avons examiné les prétendues "preuves" que la justice nigérienne a réunies contre lui. Cela aurait dû, selon l’un de vos ministres, nous administrer un "coup de massue". Il n’en a rien été, bien au contraire. Moussa Kaka est innocent du crime de "complicité de complot contre l’autorité de l’Etat" dont on l’accuse. Il doit être libéré.
Non, Monsieur le Président, Moussa Kaka n’est pas un "bandit" comme le prétendent certains de vos ministres. Il est journaliste. Son métier, c’est de rendre compte de la réalité, même celle que l’on voudrait cacher. Il écoute tous ceux qui font l’histoire, qu’ils soient ministres ou présidents, mais aussi rebelles ou marginaux. Et ce métier, il le fait bien. Trop bien, sans doute, pour un gouvernement qui voudrait faire d’une rébellion armée un simple problème de "coupeurs de route". Trop bien pour un gouvernement dont des soldats ont été tués et qui a cédé à la colère.
C’est vrai, Moussa Kaka n’est pas à vos ordres. Son seul tort est de ne pas avoir été le bon petit soldat d’un gouvernement déstabilisé, qui ne voudrait "voir qu’une tête". Ce n’est pas son métier. Son talent le lui interdit. Le maintenir en prison, c’est aggraver la situation. Le Niger y perd beaucoup."
Les premiers signataires de cet appel sont : toi et toi. Fais passer le message.
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=23977