La prière et le faux ne cheminent pas longtemps ensemble

Les Burkinabè comme d'autres avant eux sont entrain de découvrir les vertus de la prière. C'est tant mieux. Une société se construit sur la vertu et les valeurs de Dieu. Il semble cependant que nous pourrions reproduire les mensonges des "Gbagbo" si nous n'y prenons garde. L'invocation de Dieu pour tout est le fait des hommes. Même quand ils ne sont pas habités de bonnes intentions. Le voleur ou le coupeur de route invoque Dieu pour réussir son entreprise. Il se déleste même très souvent d'une part du butin, malhonnêtement acquis, pour demander les faveurs de Dieu par l'intermédiaire de ses représentants sur terre, ou ceux qui se proclament tel.

Dieu, dans son extrême magnanimité, se joue d'eux en permettant la réussite de certains coups. La réussite, comme on le sait, endort la vigilance. Les malfrats finissent alors par commettre l'erreur fatale. C'est pourquoi le dicton populaire bambara instruit que?: "tous les jours appartiennent au voleur. Un seul jour au propriétaire". Quand arrive ce jour, pour le malfrat, c'est fini.

Depuis quelques jours, des séances de prière sont organisées dans l'ensemble du pays, pour implorer le retour de la paix dans notre pays. Ce sont des intentions fort louables. Il faut maintenant que ses prières s'adossent sur du vrai et de la sincérité. Quelle est notre part de responsabilité dans la crise actuelle de notre pays?? Qu'est-ce qui en est la cause?? Si nous avions le courage de répondre honnêtement à ses questions, peut-être que le Tout Puissant, maître des cieux et de la terre, pourrait nous accompagner plus facilement et plus durablement. L'expérience du voleur évoqué tantôt laisse croire que Dieu fait souvent comme le judoka. Il accompagne les gens dans le sens de leur inclinaison, pour précipiter leur perte, si c'est le chemin qu'ils se sont choisis. Les Grecs avaient l'habitude de dire que les "dieux perdent la tête à ceux qu'ils veulent perdre".
Les Burkinabè doivent en être conscients, le Dieu qu'ils prient sait plus que quiconque ce qu'ils ont sur le cœur. Ils ne peuvent pas le tromper. Alors dans cette période difficile pour notre pays, prions Dieu, mais dans la vérité. Il ne faut pas croire que nous pouvons nous défausser de nos responsabilités sur Dieu.

Il faut s'instruire de l'expérience des autres. Le couple Gbagbo, dans le mensonge, est allé jusqu'à instituer une théocratie en Côte d'Ivoire, inventant toute sorte de sornettes comme cette histoire de l'armée de l'Haganah qui devrait intervenir à la dernière minute, pour sauver le pouvoir de Gbagbo institué par Dieu. Pendant des mois, des pasteurs fous mais terriblement cupides ont fumé le palais présidentiel de Cocody par des encens et des jeûnes promettant une victoire inéluctable au mensonge du couple présidentiel. On sait ce qu'il en est advenu. Maintenant que les Gbagbo sont en prison, ces fous de Dieu, on n'a pas entendu qu'un des pasteurs a été tué dans l'assaut contre la présidence, pourront jouir des butins malhonnêtement gagnés. Les hommes de Dieu, c'est comme les avocats?: "ils n'ont pas l'obligation de résultats". Tu donnes ton argent, mais tu n'es pas assuré du résultat. Quand tu perds, tu ne peux pas non plus demander remboursement.

Il nous faut être sérieux. Sérions ce qui est du ressort de Dieu et de ce qui est de notre responsabilité. Prions Dieu qu'il nous donne l'honnêteté et le courage de reconnaître nos fautes et d'y remédier nous mêmes. La crise actuelle appelle des solutions simples?: la bonne gouvernance et l'alternance démocratique. En la matière, Dieu nous accordera toujours ce que nous souhaitons vraiment. Mais les conséquences, nous les assumerons tout seul. Il est en cela le bon père qui couvre son enfant de bonbons qui lui donneront la carie douloureuse. Sachons ce que nous voulons vraiment et Dieu, notre père, y pourvoira de bon cœur. NAB



13/06/2011
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