Tremblez, c'est vendredi 13 !
Lorsque
le vendredi tombe le treizième jour du mois, comme aujourd'hui, les plus
superstitieux n'osent plus sortir de chez eux. Mais que craignent ces
paraskevidékatriaphobes ? se demande un journaliste polonais.
Aujourd'hui, c'est la journée qui porte la poisse
(hier, elle n'était pas meilleure pour autant pour certaines nations).
Certaines personnes très superstitieuses font tout pour ne pas sortir de chez
elle, sauf si c'est vraiment nécessaire. Rien ne ferait sortir ceux qui
souffrent de triskaidékaphobie (la peur du chiffre 13) et les victimes de
paraskevidékatriaphobie (la peur du vendredi 13) qui passent la journée
sans quitter leur lit.
Il paraît que chaque vendredi 13, l'économie mondiale perd de
800 millions à 900 millions de dollars à cause de ces superstitieux,
qui ne prennent pas l'avion ce jour-là, ne se déplacent pas, ne vont pas
travailler et ne font rien en général. Cette statistique m'étonne un peu, car
une partie de ce qui est perdu le vendredi doit être rattrapé le lundi suivant.
Qui ne prendra pas l'avion vendredi 13 le fera lundi 16. Le bilan
doit être à zéro. Ou presque…
Des calculs simples, mais assez laborieux démontrent que, malheureusement, il
n'y a pas d'année sans un vendredi 13. Mais il y a a du bon dans ce
malheur, car, en général, il n'y en a pas plus de trois par année, et, déjà
trois, ça n'arrive pas très souvent. Ce sera le cas en 2009, puis en 2015, puis
il faudra attendre 2026. La superpoisse, c'est quand l'année commence par un
jeudi, ou bien quand l'année est bisextile et commence par un dimanche. On a alors
droit à trois vendredis 13 et il est facile de deviner sur quels mois ils
tombent.
Fidel Castro est né le 13 août 1926. J'ai décidé de vérifier si certains
Cubains peuvent souffrir de la fidelparaskevidékaphobie. Mon plan était
rusé : calculer le nombre de jours écoulés depuis le début du
XXe siècle jusqu'à la date de naissance du dirigeant, et ensuite, ce
serait simple, sachant qu'on est vendredi aujourd'hui. J'ai découvert que la
différence entre les nombres obtenus [le premier, puis le nombre de jours vécus
par Fidel] est divisible par 7, ce qui veut dire que l'épidémie de la
fidelparaskevidékatriaphobie est un fait, ou serait plutôt très probable… Pour
en avoir le cœur net, j'ai vérifié sur le calendrier universel : le compte
est bon.
Marek Penszko
Polityka