Pour l’Afrique, l’innovation est la clé du partage des connaissances
Pour l’Afrique, l’innovation est la clé du partage des connaissances
Les défis liés aux objectifs du partage de connaissances varient et dépendent selon les zones géographiques dont on est originaire et dans lesquelles on intervient. Quatre panélistes, aux vues de leurs expériences et actions sur le terrain du développement, ont partagé leurs appréciations aux cours de cette première journée de conférence.
«Là, d’où je viens, nous faisons face à deux grands défis concernant l’accès aux technologies de l’information et de la communication. L’infrastructure est l’un des très grands défis. De nombreuses personnes ignorent ce qu’est un courrier électronique.» a souligné Dorothy Mukhebi, de la structure Asareca/Rain intervenant en Ouganda. Puis de renchérir que «Cette situation concerne la majorité des africains». La seconde problématique est liée aux compétences. Aussi Dorothy préconise la modification du processus d’apprentissage en Afrique afin de favoriser un accès aux technologies. «Je pense, par exemple, qu’avec la téléphonie portable beaucoup de progrès ont été enregistrés dans certaines communautés rurales africaines. C’est le cas pour le transfert d’argent. Le contenu est donc très important. Quel moyen pour quel contenu ? Ce questionnement permet de répondre à la problématique de l’innovation car même si les outils sont disponibles et si l’on n’a pas de contenu disponible et adéquat cela est inutile» ajoute Dorothy.
Pour Michael Powell, les défis du partage de connaissances sont plus liés à un changement de stratégies de partage de l’information. La méthodologie qu’il a adoptée est plus basée sur les échanges plutôt que la formation univoque et verticale. Il affirme que selon une évaluation faite dans 6 pays africains, les personnes ne n’intéresseraient pas aux mêmes choses selon leur genre et selon l’endroit, dans une même zone géographique, où elles résident.
L’un des défis majeurs est lié à la recherche de la bonne information car la question de l’actualité fait que l’on trouve difficilement des réponses fiables à des questions précises. «Je pense que l’on doit prendre des mesures simples par rapport à la qualité. Il faut un contrôle de la qualité en dépit de l’existence d’outils tels del.icio.us qui regroupent les données selon des thématiques bien précises» propose Michael.
Mike Pereira de Development gateway Foundation affirme que pour son organisation, les systèmes d’alerte permettent d’informer les membres des Communautés dans lesquelles sa structure œuvre. Toutefois, peu de personnes visitent le site web à la recherche de l’information. Néanmoins, l’interactivité est à l’honneur car les Communautés participent à l’élaboration des contenus. Pour arriver à cette participation, Mike Pereira reconnaît que «cela nous appris du temps de passer d’une organisation centralisée à un système décentralisé».
Quant à Jennifer Heney de la Fao, elle confie qu’au niveau des structures internationales oeuvrant dans le domaine du développement, pour faire face au défi d’échange d’informations, plusieurs discussions ont eu lieu car ces organisations internationales souhaitaient collaborer plutôt que de se concurrencer. Elles voulaient trouver une synergie pour collaborer. Ces initiatives ont eu lieu bien avant le web.2 et la solution choisit était qu’elles devaient utiliser les technologies de l’information et de la communication. Pour les initiatives, le chef de file était la FAO. C’est dans ce cadre que le Centre de partage de connaissances dans le domaine des activités rurales a été crée.
Somme toute, pour Jennifer, dans la Communauté du développement, les types d’activités ont pour objectif de se mixer aux technologies déjà existantes afin d’être utiles aux populations qui le désirent.