Mise en place de la CEPI du Yatenga : Michel Tapsoba accusé d'ingérence

 Le 22 janvier dernier, la rencontre prévue pour la mise en place de la Commission électorale provinciale indépendante (CEPI) du Yatenga a donné lieu à des scènes de violence. M. Tasséré Sawadogo, coordonnateur de la société civile du Nord a été tabassé par une foule en colère dans l'enceinte du Haut commissariat. Elle entendait ainsi traduire son refus de se voir imposer un individu par le président de la CENI, Moussa Michel Tapsoba.

Cela fait maintenant trois fois que l'on rencontre des difficultés pour mettre en place la composition de la structure provinciale de la CENI au Yatenga.
Le 13 décembre, un communiqué radiodiffusé convoquait les organisations de la société civile à une réunion d'information sur la mise en place de la structure provinciale. Cette réunion a connu des problèmes parce que Tasséré Savadogo qui se dit être le coordonnateur des associations de la société civile du Nord est venu avec une liste déjà prête des membres du bureau. Cette anticipation n'a pas été du goût de nombre de personnes présentes à la réunion car selon elles, la date prévue pour la composition du bureau est le 18 décembre. Monsieur Tasséré a donc dû se résoudre à attendre le jour prévu. Le 18, comme prévu, les structures prévues se sont présentées, mais il n'y a pas eu d'entente sur les noms qui ont été présentés. La rencontre fut reportée pour le lendemain 19. Le 19, c'est le même blocage. Il a fallu recourir à l'arbitrage de Naaba Kiiba pour convenir d'une nouvelle date. Ainsi les différents protagonistes furent convoqués pour le 27 décembre. A Ouahigouya, deux camps se battent pour le contrôle de la CEPI. Il y a celui du coordonnateur Tasséré et un autre camp amené par M. Barry Jean Abdoul Karim. Le 27 décembre, Monsieur Tasséré ne s'est pas présenté à la réunion tandis que le camp qui lui est opposé avait mobilisé une centaine d'associations. Un bureau a donc été mis en place ce jour malgré l'absence de M. Tasséré. Dans une interview accordée à notre confrère Sidwaya en date du mercredi 30 décembre, ce dernier soutient que les organisations de la société civile s'étaient réunies le 13 décembre et avaient procédé à la mise en place d'un bureau. Quoiqu'il en soit, le cours des événements montre qu'il n'y a pas consensus sur un quelconque bureau. Lorsque la CENI a annoncé l'arrivée d'une délégation pour le 22 janvier, l'on se disait à Ouahigouya qu'une solution allait enfin être trouvée. Mais la rumeur a circulé que la délégation était plutôt venue installer M. Tasséré sur la base du procès verbal qu'il avait établi sur la réunion du 13 décembre. Comme il fallait s'y attendre, ce qui devait être une réunion d'installation aux yeux de la délégation de la CENI s'est transformé en un vaste ring, où les pugilats ont vite remplacé les débats. Les émissaires de la CENI auraient eux-mêmes échappé de peu à la vindicte de la foule en colère. Finalement, c'est le lendemain 23 janvier que la délégation de la CENI a pu trouver une solution après avoir pris le temps d'écouter les différents protagonistes. C'est Jean Abdoul Karim Barry qui a donc été retenu comme président de la CEPI au grand dam de M. Tasséré et de ses partisans. Alors des questions se posent. Sur quelle base la CENI a-t-elle validé le choix de M. Barry Jean Abdoul Karim ? Est-ce sur la base de sa représentativité ou par souci de calmer le jeu ? Dans les deux cas, il ressort que M. Tasséré n'avait pas une position forte. Autrement, ça ne pouvait pas se passer ainsi. Beaucoup pensent que s'il a pu tenir tête au groupe des Barry, c'est parce qu'il était adossé à un mogho puissant de la CENI, en l'occurrence Moussa Michel Tapsoba himself. En effet, il ressort que lors de l'assemblée plénière des commissaires de la CENI, le président avait tenté d'imposer M. Tasséré Sawadogo, certainement sur la base des documents forcément frauduleux que ce dernier lui a acheminés. Certains n'oublient pas le rôle particulièrement actif que M. Tasséré a joué pour l'élection de M. Tapsoba à la tête de la CENI. Son obstination à vouloir l'imposer ne serait donc pour eux qu'un échange de bons procédés par un généreux retour d'ascenseur. Cette élection calamiteuse de Michel Tapsoba fortement décriée en son temps est l'acte fondateur de toutes les dérives que l'on constate actuellement dans la mise en place des structures décentralisées de la CENI. Dans toutes les provinces, on assiste en effet à un foisonnement d'associations dites de la société civile qui n'ont de raison d'être que pour la CENI. Ainsi ce qui devait être l'interface, le référent moral entre des belligérants politiques, est transformé en creuset de toutes les pourritures. Quel dommage! GBN



01/02/2010
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