Les prédateur de la liberté de la presse

 
Depuis sept ans, Reporters sans frontières dénonce les "prédateurs de la liberté de la presse" : ces hommes et ces femmes qui s’en prennent directement aux journalistes ou qui ordonnent à leurs subordonnés de le faire. La plupart sont des responsables politiques de haut niveau (chef d’Etat, chef de gouvernement, ministre, monarque, etc.), mais ils peuvent également être des chefs de milice, de groupes armés ou encore de cartels de la drogue. Ils n’ont généralement de comptes à rendre à personne pour les atteintes graves à la liberté d’expression dont ils sont coupables. Cette impunité est l’une des plus grandes menaces qui pèsent aujourd’hui sur les professionnels des médias.

En 2008, ils sont 39 à porter le titre de "prédateur de la liberté de la presse". Cinq ont disparu de la précédente liste. Fidel Castro est de ceux-là. Le "lider maximo" a officiellement cédé le pouvoir à son frère Raúl. Pervez Musharraf, le président du Pakistan, a perdu les élections législatives du début de l’année et, par la même occasion, sa capacité de nuire à la liberté de la presse. En Ethiopie, la situation semble s’être stabilisée. Les journalistes emprisonnés ont été libérés et le Premier ministre, Meles Zenawi, a été retiré de la liste. Même chose pour le roi du Swaziland, Mswati III, qui ne s’est plus rendu coupable de violation grave de la liberté de la presse depuis plusieurs années. Enfin, Charles Blé Goudé, leader des Jeunes patriotes ivoiriens, a cessé ses appels à la violence contre les journalistes étrangers et ceux proches de l’opposition.

Dix nouveaux prédateurs ont, en revanche, fait leur entrée dans la liste. Dans les Territoires palestiniens, la branche armée du Hamas, à Gaza, et les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne, en Cisjordanie, se sont rendues coupables de violations graves de la liberté de la presse. Les journalistes qui sont accusés de soutenir le camp opposé sont systématiquement réprimés.

Les Forces de défense israéliennes ont été ajoutées à la liste après avoir recommencé à s’en prendre aux journalistes qui couvrent leurs incursions dans les Territoires palestiniens. En avril 2008, un cameraman palestinien de Reuters a été tué par le tir d’un char israélien. Et en juillet 2007, un autre cameraman a perdu l’usage de ses deux jambes après avoir été pris pour cible par un soldat israélien, alors même qu’il gisait déjà au sol.

Le président du Turkménistan, Gourbangouly Berdymoukhamedov, au pouvoir depuis plus d’un an, n’a pas fait la preuve de son engagement à mener des réformes démocratiques. Les médias restent sous le contrôle absolu des autorités et les prisonniers d’opinion n’ont pas retrouvé la liberté.

En Somalie, les ennemis de la presse sont nombreux. Le groupe armé Al-Shabaab, Mohamed Dhere, gouverneur et maire de Mogadiscio, et Mohamed Warsame Darwish, directeur de l’Agence de sécurité nationale font partie de ceux qui s’en prennent aux journalistes avec le plus de brutalité.

Au Sri Lanka, Gotabhaya Rajapakse, le frère du président, par ailleurs secrétaire d’Etat à la Défense, lance régulièrement des attaques virulentes contre la presse, contribuant ainsi au climat détestable qui règne dans le pays. Dans le Nord, Velupillai Prabhakaran, le chef historique des Tigres tamouls, continue d’intimider les journalistes qui critiquent son mouvement.

Enfin, au Népal, si le calme politique est revenu, quelques groupes armés radicaux, notamment dans le sud du pays, font vivre un enfer à la presse. En 2007, pas moins de 90 professionnels des médias ont été agressés, menacés ou contraints de fuir leur ville suite aux menaces de militants armés. http://www.rsf.org/article.php3?id_article=17553



05/05/2008
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