Les émissions en FM de RFI suspendues en Côte d'Ivoire
ABIDJAN (Reuters) - Radio France internationale "déplore" la
suspension depuis ce vendredi de ses émissions en modulation de
fréquence en Côte d'Ivoire, officiellement motivée par l'absence
prolongée d'un correspondant permanent à Abdijan.
Jean Hélène, dernier correspondant de la radio française, a été abattu
en 2003 et la couverture de l'actualité locale par RFI depuis est
jugée "non professionnelle" par les autorités ivoiriennes, ce que la
station publique française "conteste".
Le Conseil national pour la communication audiovisuelle (CNCA) affirme
dans un communiqué publié vendredi à Abdijan que les "faits
incriminés" reprochés à RFI sont principalement imputables à l'absence
de correspondant permanent.
Selon le CNCA, RFI avait promis en novembre au gouvernement ivoirien
de nommer un nouveau correspondant, mais le délai du 31 janvier pour
ce faire a expiré sans qu'elle n'envoie en Côte d'Ivoire de
représentant permanent.
La présidence de RFI a qualifié cette mesure de "totalement
disproportionnée par rapport au motif officiellement invoqué" et a
précisé que la réouverture de son bureau local restait prévue mais
n'interviendrait qu'"au terme des procédures légales de consultation
en vigueur dans l'entreprise".
Elle souligne par ailleurs dans un communiqué publié à Paris que sa
rédaction "s'applique, chaque jour, à rendre compte des réalités
ivoiriennes selon les critères de rigueur, d'impartialité et de
pluralisme des sources d'information qui fondent sa liberté
éditoriale".
Si les émissions en FM de RFI sont interrompues, les auditeurs
ivoiriens peuvent encore capter sur ondes courtes la station, l'une
des plus populaires en Afrique francophone.
Jean Hélène avait été abattu à bout portant en octobre 2003 devant un
commissariat du centre d'Abdijan par un policier alors qu'il couvrait
l'arrestations d'opposants politiques au régime du président Laurent
Gbagbo. Le meurtrier a été ultérieurement condamné à 17 ans de prison.