La viande clonée se rapproche de nos assiettes
Les autorités sanitaires européennes et américaines viennent de déclarer que la viande issue d'animaux clonés n'était pas dangereuse. Cette dernière pourrait être commercialisée d'ici quatre ou cinq ans.
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"L'industrie américaine du bœuf souhaite obtenir l'autorisation d'utiliser la progéniture d'animaux clonés en vue d'aider les éleveurs à constituer des troupeaux d'élite et d'uniformiser la qualité de la viande, précise le Financial Times. Aux Etats-Unis, l'emploi de végétaux modifiés dans la production alimentaire est largement accepté. Une enquête menée l'an dernier par l'International Food Information Council a montré que 61 % des Américains étaient prêts à acheter des produits issus d'animaux génétiquement modifiés si leur mise sur le marché était autorisée."
En Europe, le débat sur la viande clonée est également engagé. "Les problèmes éthiques et moraux entourant l'usage de viande et de lait provenant d'animaux clonés ou de leur progéniture sont examinés le 16 janvier par le Groupe européen sur l'éthique dans la science, composé notamment de spécialistes de la théologie chrétienne", rapporte le Financial Times dans un autre article. "Son verdict pourrait avoir un effet crucial sur l'acceptation, ou au contraire le rejet, de cette technologie controversée en Europe." Interrogé par le quotidien, Göran Hermerén, président de ce groupe et professeur d'éthique médicale à l'université de Lund, en Suède, assure que le groupe de travail a "pris en considération les aspects moraux, éthiques et sociaux de la question".
Le 11 janvier, l'Autorité européenne de sécurité des aliments avait elle aussi annoncé que le lait et la viande de porcs et de vaches clonés, les deux seuls animaux sur lesquels le clonage a été effectué à une grande échelle, étaient propres à la consommation. Mais, précise le FT, "les compétences de l'AESA sont purement scientifiques. C'est à
Le Financial Times remarque par ailleurs qu'après l'avis favorable de
Les enquêtes d'opinion montrent que sept Européens sur dix se refusent à consommer des OGM, rappelle le FT. Et "si le clonage devait être accepté, il serait de toute façon limité, car peu de sociétés effectuent des recherches dans ce domaine. La reproduction tendant à être effectuée à l'échelon national par des coopératives et des associations, les pressions concurrentielles sont faibles, contrairement aux Etats-Unis. Cependant, les éleveurs craignent que si les Etats-Unis poursuivent sur leur lancée, il ne devienne difficile de se procurer du sperme et des animaux de reproduction non issus du clonage."